lundi 29 septembre 2008

CREPUQ: Statistiques des bibliothèques universitaires québecoises

Statistiques générales des bibliothèques universitaires québécoises 2005-2006 disponibles:

Les Statistiques générales des bibliothèques universitaires québécoises 2005-2006, compilées par le secrétariat de la CREPUQ et publiées par le Sous-comité des bibliothèques de la Conférence des recteurs et des principaux des universités du Québec (CREPUQ), sont maintenant disponibles.

Les Statistiques générales des bibliothèques universitaires québécoises sont publiées annuellement par le Sous-comité des bibliothèques de la CREPUQ, depuis 1978-1979. Elles constituent un véritable portrait collectif quantitatif des ressources documentaires aussi bien que matérielles, financières et humaines des bibliothèques universitaires québécoises, de même que sur leurs activités et sur leurs services.
Il est intéressant de comparer les tableaux portants sur la répartition des personnels, du nombre d'étudiants, des ressources documentaires et des dépenses allouées au personnel dans les universiatés McGill et de l'UdeM. À titre indicatif, notons que le montant alloué aux salaires du personnel dans les bibliothèques de l'UDEM est beaucoup plus important qu'à l'Université Mc Gill où le nombre de cadres est moins élévé aussi qu'à l'UdeM. L'Université de Montréal compte le plus grand nombre de personnel parmi les bibliothèques universitaires. À noter que les cadres des bibliothèques de l'UdeM qui sont au nombre de 33 sont rangés dans la catégorie professionnels ! même s'ils occupent uniquement des fonctions administratives.

Une image valant mille mots, je vous laisse sur ces tableaux et ces chiffres bien révélateurs:

Il est cependant important de préciser que si les bibliothèques de l'Université de Montréal et McGill University disposent sensiblement des mêmes ressources financières, de l'ordre de 30 millions de dollars chacune, à l'Université de Montréal, la proportion consacrée aux salaires qui est nettement plus élevée que la moyenne de toutes les bibliothèques universitaires canadiennes accapare plus de 65% du budget global alors que les montants consacrés aux ressources documentaires de cette Université ne constituent que 8% du budget global.

Tableau 1 : Les Ressources humaines
Tableau 2 : Répartition du personnel
Tableau 5 : Répartition des dépenses de fonctionnement
Tableau 8 : Répartition des dépenses en ressources humaines
Tableau 10 : Répartition en rh dans les bibliothèques par rapport à l'Université
Tableau 11 : Dépenses pour chaque étudiant
Tableau 12 : Ressources matérielles
Par la même occasion, je vous invite à lire l'article les Statistiques 2004-2005 et 2005-2006 des bibliothèques universitaires et de recherche au Canada par My Loan Duong dans Documentation et Bibliothèques, vol. 53, numéro 2. avril/juin 2007, pp 115-119













dimanche 28 septembre 2008

Google : accès aux archives de presse d'origine

Grâce à une nouvelle technologie lancée en septembre dernier, le moteur de recherche Google a mis à la disposition du public des archives de presse dans leur format d'origine. Avec Google News Archives des millions de pages d'articles de certains journaux vieux de plus de 200 ans peuvent désormais être lus dans leur format d'origine comme le Quebec Chronique Telegraph, le plus vieux journal d'Amérique du Nord ou le journal Pittsburgh Post-Gazette - Jul 21, 1969. Le projet de numérisation commencé depuis 2006 avec les journaux New York Times et du Washington Post prend utilise la même technologie que pour les livres, dans Google Books à laquelle on a ajouté AdSensequi explore automatiquement le contenu des pages WEB indique Marissa Mayer vice-présidente de Google inc. dans une conférence prononcée le 8 septembre dernier. Les ingénieurs y ont ajouté des nouvelles fonctionnalités. En passant sur la page avec une souris, on peut cliquer sur l'article dont le titre est surligné ainsi que sur les articles en rapport.

par My Loan Duong, MLS

lundi 22 septembre 2008

Quoi de neuf dans les métiers de l'information et de la documentation ?

Les cohortes se suivent et ne se ressemblent pas

La profession de bibliothécaires ne sera plus à court terme une profession à prédominance féminine si la tendance observée au cours des toutes dernières années contenue à se maintenir. En effet, cette année, à la School of Information Science *de l’Université McGill, la cohorte de 2008-2009 compte plus d’étudiants que d’étudiantes. À l’École de bibliothéconomie et des sciences de l'information de l'Université de Montréal, la proportion des étudiants est maintenant de 30 % d’hommes par rapport à 70 % de femmes (29 hommes sur un total de 89 inscrits), les autres années, elle était de l’ordre de 20% puis 25%. D’autre part, fait à souligner, la plupart des inscrits sont dans la jeune vingtaine. Ce phénomène est observable aussi dans certaines écoles de sciences de l’information aux États-Unis dont la School of Information Science de l’université de Washington dans l’état de Washington où cette année, on compte pour la première fois depuis quelque temps plus d’étudiants que d’étudiantes.

Généralement, et cela est confirmé dans toutes études sur les marchés du travail, une meilleure valorisation de la profession, normalement accompagnée de salaires plus concurrentiels bien sûr, amène une proportion plus grande d’employés de sexe masculin. Il semble aussi pour selon certains observateurs que l’aspect technologique qui occupe un volet de plus en plus important dans la profession de bibliothécaire serait un attrait supplémentaire pour les «gars», par nature (?) plus portés vers les professions novatrices.

En même temps, il est réjouissant de constater que des femmes qui se sont investies dans les domaines jusqu'ici réservés aux hommes, notamment ceux de la technologie et des communications sont arrivées au sommet. La Direction Informatique a publié au début de l'année le portrait des personnes « qui[...] comptent parmi les 50 plus importants intervenants des 50 dernières années d'innovation technologique. Sans l'imagination et le travail de ces innovateurs, les technologies que vous utilisez aujourd'hui n'auraient peut-être jamais été inventées».

Les femmes leaders dans le domaine de la haute technologie
Parmi les cinquante visionnaires identifiés, en commançant par Jack Kilby et Robert Noyce qui ont produit les premiers circuits intégrés, par Bill Hewlett et Dave Packard ont fondé dans un garage dans les années 1940 devenu site historique national cette entreprise informatique gigantesque de serveurs, d'ordinateurs de bureau, de calculatrices et, bien sûr, d'imprimantes, en passant par Bill Gates, Don Estridge largement reconnu comme « le père du PC », version IBM, Ray Tomlinson est qui a envoyé, en 1971, le premier message électronique, un courriel expédié d’un hôte du réseau Arpanet à un autre et qui a eu «l’idée d’utiliser le symbole @ pour séparer le nom d’utilisateur du nom de l’hôte dans une adresse électronique » et plus de quarante autres pionniers et visionnaires, deux femmes ont leur marque dans ce monde d'hommes dont Grace Murray Hopper et Meg Witman.
Grace Murray Hopper en tant qu'officier de marine a travaillé au développement de l'UNIVAC, le premier ordinateur commercial au monde. En travaillant dans le relais un relais informatique à l’Université Harvard et en faisant le ménage(oui!) des procéduriers informatiques et des langages d'exploitation, elle a découvert un «bug» qui affectait le système.
La deuxième réussite peut aussi prouver que des stéréotypes ont la vie longue. Comme il se doit, c'est une femme qui s’est illustrée dans le domaine du ...magasinage en ligne cependant. Meg Whitman s'est jointe à l’entreprise d’achat sur internet eBay à tous débuts et, en dix ans, l’a propulsé au sommet des entreprises les plus populaires du Web en proposant un système de magasinage basé sur le marchandage avec les ventes à l'encan. Elle a pris sa retraite à titre de chef de direction de l'entreprise en mars dernier pour relever de nouveaux défis. Retenez bien ce nom, il risque de reparaitre.

Voilà qui va remettre doucement la balance en équilibre dans le marché de l'emploi et dans les métiers des sciences de l'information et de la communication. Sur ce, je souhaite à tous mes jeunes collègues de pouvoir mener des carrières aussi stimulantes et novatrices.

* Ne manquez pas d'aller jeter un coup d'oeil à la cyberthèque. Tout simplement impressionnant !

mardi 16 septembre 2008

Le «outsourcing » et ses impacts sur la profession de bibliothécaire

L'externalisation communément connue en anglais sous l'appellation outsourcing est souvent associée au thème de la sous-traitance. Comme la sous-traitance, l'externalisation ou encore l’impartition touche à la problématique de l'organisation du travail, aux enjeux reliés à la profession et à la question dont des compétences et aux pratiques qui sont associées à une fonction ou un métier. Par ses effets sur les problématiques du marché de l’emploi, aux questions de compétences et à l'approche économique de l'organisation, l'externalisation a un impact certain sur l'image et au développement de la profession.

Les donneurs d'ordre ou les commanditaires utilisent la sous-traitance avant tout comme méthode de contrôle de coûts. Pour les entreprises, l'externalisation des tâches a pour objectif premier la réduction des coûts de production car il est indéniable que l'aspect contractuel de la sous-traitance peut représenter une économie notable d'énergies en termes de gestion et de contrôle du travail et un renforcement du pourvoir de négociation du donneur d'ordre. Il est donc évident que lorsqu'on parle de sous-traitance et d'externalisation, la dimension quantitative et économique s'impose immédiatement à l'esprit. Dans les institutions et dans les entreprises, la sous-traitance dans l'octroi des services de maintenance ou d'entretien des locaux est acquise car elle renvoie à une question de productivité quantitative. Sur ce point, le consensus est acquis de part et d'autre.

Mais si le recours à la sous-traitance qui part de l'objectif de rationalisation des budgets et des activités de l'organisation est intéressant pour les employeurs, pour les bibliothécaires et ceux qui travaillent dans les métiers de sciences de l'information, l'externalisation des activités a des incidences. Dans tous les milieux des bibliothèques universitaires comme celui des bibliothèques publiques, municipales et gouvernementales, au Québec, le thème de la sous-traitance est un thème «sensible» car il touche à des notions d'emploi et d'image (encore mal définie pour pour certains employeurs ?) de la fonction de bibliothécaire. Mon propos ici porte plus spécifiquement sur les incidences les problématiques de la sous-traitance dans le milieu des bibliothèques universitaires .

La logique économique

Dans le milieu des métiers de l'information-documentation, l'externalisation a depuis longtemps existé. Selon les époques, les administrations ont transféré à des entreprises externes des volets spécifiques de l'activité documentaire mais normalement les administrateurs trouvent plus économique de déléguer sur une base contractuelle et délimitée des volets de l'activité documentaire à des contractants, soit pour combler une manque de ressources humaines, soit pour accélérer le traitement ou l'acquisition de collections importantes ou quand il s’agit de travail proprement matériel. Il est d'usage donc de déléguer les activités reliées à la reliure des ouvrages à les organismes externes est considérée autant par les employés et les employeurs comme une alternative rationnelle comme confier le travail d'apposer les cotes, les codes barres et les bandes antivol à des organismes externes quand il s'agit de gros lots. L'externalisation des tâches ne suppose cependant pas que les donneurs se déchargent des obligations de contrôle et de validation des travaux aux prestataires. D'autre part, elle requiert de ces derniers une connaissance intime des tâches et des habilités de négociation. Et parfois, les services documentaires n'ont pas toujours les ressources humaines formées pour maîtriser les techniques de négociation et de gestion de projets qui font appel à des habilités absentes dans les formations initiales.

Perte de compétences et de savoir-faire

Pour les bibliothécaires, l'externalisation des activités a des incidences. D'abord à cause du positionnement même de la profession de bibliothécaire dans les milieux de travail. La raison est que dans l'univers des bibliothèques surtout, le coeur du métier de la fonction de bibliothécaire réside dans la gestion des fonds, qu'ils soient numériques, imprimés ou multimédias et dans le contrôle des opérations reliées à cette gestion pour assurer la qualité totale des ressources informationnelles acquises, traitées, conservées pour fin d'utilisation par la communauté de leurs pratiques. Pour les bibliothécaires, les activités de gestion et les activités de service sont deux fonctions étroitement liées et une collection bien gérée et bien organisée facilite les prestations de service et en bout de ligne assure un meilleur accès aux ressources. On comprend que pour les catalogueurs et les développeurs de fonds, dans le milieu universitaire, les conséquences d'une mauvaise entrée de données dans un catalogue peuvent être importnates comme les bénéfices d'une collection de documents bien construite et bien structurée et leurs effets sur un travail de recherches bibliographiques. la dilution des activités peut porter atteinte aux fonctions considérées comme le coeur du métier et endossées par une formation et des compétences bien définies.

C’est pourquoi, si pour les administrateurs, la logique économique est la préoccupation première, pour les professionnels de l'information-documentation, le recours à la sous-traitance des tâches de bibliothécaire est perçu comme un risque d'une «dé-professionnalisation du personnel existant et de la perte du poste de travail», selon Benoit Ferland* qui ajoute que «cette perte de compétences et de professionnalisme non seulement avoir des conséquences psychologiques dans le milieu de travail et entrainer une perte de motivation néfaste pour tous.

Parallèlement, l'éclosion des petites entreprises de conseillers documentaires indépendants et d'entreprises de fournitures de services pour gérer des portails ou de sites web représente une solution tentante pour les administrateurs. Mais faire administrer son portail par un organisme extérieur est difficile car cela suppose le sortir de son contexte de conception de l'activité documentaire, par contre que faire si le service en charge de ce travail ne possède par toutes les compétences et les ressources pour mener le projet? On aborde ici la question du professionnalisme qui touche à l'adéquation des résultats par rapport aux besoins exprimés.
D'autre part, le recours à la sous-traitance des tâches de bibliothécaire entraîne le risque d'une «dé-professionalisation du personnel existant et de la perte du poste de travail», selon Benoit Ferland* qui ajoute que «cette perte de compétences et de professionnalisme non seulement avoir des conséquences psychologiques dans le milieu de travail et une perte de motivation néfaste pour tous.

Les activités documentaires dans les institutions sont souvent encadrées à l'intérieur des contrats de travail et des conventions collectives. Pour les gestionnaires qui travaillent dans les institutions où se trouvent les écoles qui forment les de professionnels, il est tentant de penser que certaines tâches puissent être effectuées par ceux qui sont en train d'en acquérir la formation . Par exemple: pourquoi ne pas faire cataloguer des documents en attente de traitement sur les étagères par les étudiants du cours de catalogage, ou même déléguer des fonctions comme la gestion d'un site web ou d'un intranet à d'autres? Sous le prétexte de mettre à contribution le corps professoral et les étudiants dans les projets de développement de leur bibliothèque et au nom du web 2.0 et des tendances collaboratives, certains plus opportunistes que d'autres essaient de mettre des ressources externes à leur service en les impliquant dans des projets qui relèvent du ressort de leur personnel. L'enfer étant pavé de bonnes intentions, on risque de nager en plein dans le conflit d'intérêts. N'est-on pas en train de délocaliser des tâches de bibliothécaire pour les attribuer à ces mêmes étudiants et aux professeurs à qui ils offrent leurs services?

Il est donc compréhensif que dans ce contexte, pour plusieurs, l'externalisation est une menace par rapport aux droits parfois durement acquis et en fait elle l'est lorsque dictée uniquement par la volonté de réduire des coûts ou par d'autres considérations d'ordre «politique» ou motivées par des intérêts spécifiques du moment. La crainte de voir le transfert d'une partie des tâches effectuées normalement par les employés réguliers des bibliothèques aux étudiants oblige aux administrateurs qui y ont recours à exercer ce droit de gérance avec doigté. Dans tous les cas, l'impartition doit être menée dans le respect de la profession et des professionnels qui l'exercent.

Droit de gérance versus propriété intellectuelle, droits d'exercice de la profession

En fait, comme tout ce qui touche le thème des relations de travail, rien n'est noir ni blanc. Le recours à la sous-traitance pour les compétences pointues est parfaitement justifié. Gérer un service documentaire suppose des connaissances approfondies dans plusieurs domaines disciplinaires et fait appel à des compétences de plus en plus variées et diverses. Ainsi, le webmestre titulaire d'une maitrise en science de l'information ne peut résoudre tous les problèmes reliés aux problèmes informatiques. Certains projets comme l'implantation d'un portail web de la nouvelle génération exigent d'autre part une synergie documentaire et des expertises variées qu'un bureau de communication dirigé par des cadres sans expertises informatique et professionnelle pointues ne possède parfois pas. On déborde cependant ici du cadre de la soustraitance et on aborde la problématique de l'organisation du travail.

En somme l'externalisation est une solution alternative, une occasion de mener de projets spécifiques ou des activités particulières qui nécessitent des ressources distinctes insuffisantes ou inexistantes dans l'organisation. Dans cette perspective, elle peut être enrichissante pour les travailleurs car elle fournit une expertise supplémentaire utile à leur développement professionnel. Dans les institutions qui ont recours à l'externalisation des tâches, l'accueil des étudiants en stage dans le milieu pour des buts de formation et d'apprentissage peut être une solution gagnante qui comporte des bénéfices pour toutes les parties: pour l'apprenant d'abord, pour l'employeur qui peut puiser dans ce bassin d'essai les relèves pour le futur et pour le professionnel qui peut profiter de cette occasion pour enrichir et mettre à jour ses connaissances.

Il reste que l'impartition touche à certains aspects de l'organisation du travail dans les services publics et parapublics et fait appel à des dimensions de gestion qui concernent toutes les parties en cause c'est à dire l'employeur, l'employé et le prestataire. Elle fait intervenir des aspects légaux et juridiques importants dont les droits d'exercice de la profession entérinés par des clauses des droits corporatifs et par les conventions de travail, sans parler des droits d'auteur et de la propriété intellectuelle lorsqu'elle touche à l'utilisation des travaux. Notons que sur cet aspect, l'Université de Montréal est l'une des universités les plus actives pour aider les étudiants à se retrouver dans le dédale des questions en regard de la propriété intellectuelle et les renseigner sur leurs droits. la FAECUM a publié et mis en ligne le 18 janvier 2008 deux guides étudiants qui répondent à leurs préoccupations en regard de leur droits d'auteur sur leurs travaux et leurs réalisations. La convention collective du syndicat des professeurs comporte une clause importante au sujet de la propriété intellectuelle qui touche aux questions épineuses de l'utilisation et de mise à profit des prestations ou de travaux d'étudiants ou de professeurs.

My Loan Duong, MLS

* À lire: Externalisation et sous-traitance dans les services d'information : état des lieux et perspectives / Association des professionnels de l'information et de la documentation ; ouvrage coordonné par Isabelle Martin ... [et al.]. Paris : Association des professionnels de l'information et de la documentation, c2004. Z 678 A74 2004, p.211 My Loan Duong, MLS