Dans Grandeur et décadence de la planification stratégique* ; traduit de l'américain par Pierre Romelaer. Réédition. Paris : Dunod, c2004. 455 p. ISBN 2100082612 ( Autre titre: The rise and fall of strategic planning. HD 30.28 M5612 2004 ) Henry Mintzberg, professeur en management à l'Université McGill, deux fois lauréat du McKinsey Award pour les meilleurs articles publiés dans le Harvard Business Review, commence sa réflexion par cette phrase de Woody Allen: « J'étais dans mon lit bien chaud et soudain, je fais partie d'un plan stratégique». Sur la planification stratégique à française, le célèbre professeur avoue qu'il a des idées toutes faites comme il dit et s'il adore la France, il aime moins sa façon de concevoir la planification stratégique. Car, pour Henry Mintzberg, la planification stratégique, programmée selon la logique cartésienne est souvent vouée à l'échec.
Devant la quantité de « verbiages et autres insignifiances » qu'il a dû ingurgiter avant de pouvoir extraire de toute cette littérature, la « petite parcelle d'or ou de vérité » qui lui a permis de terminer sa réflexion sur une note positive, le professeur Mintzberg propose une nouvelle vision de la planification stratégique. les erreurs fondamentales de la planification stratégique et propose une nouvelle réflexion sur la stratégie et la planification ainsi qu'un nouveau rôle pour la planification et les planificateurs. D'abord parce que ce qui est planifié pour demain est déjà trop tard. Si d'emblée le principe même de la planification, au départ ne peut être qu'une bonne chose (qui pourrait se déclarer contre la vertu?), l'examen et l'analyse des modèles de base de la planification stratégique du chapitre 2, l'amènent aux réflexions dans le chapître 3 intitulé " Quelques pièges réels de la planification" à examiner de quelle manière "certains planificateurs peuvent être tout aussi mauvais que les universitaires" ((:-)). Le chapitre 4 traite des travers les plus caractéristiques qui guettent les planificateurs : d'abord l' "obsession du contrôle" qui est en fait l' "illusion du contrôle" (comme exemple, il cite le roi dans le Petit Prince de Saint-Exupéry qui prétend avoir le pouvoir de commander au soleil quand se lever et quand se coucher ...mais seulement à certaines heures de la journée). En passant, Mintzberg refute cette référence fréquente à la "turbulence des temps présents" (pourquoi notre époque serait-elle plus importante que d'autres?) qui permettrait tout simplement à certaines personnes à l' "égo enflé de se sentir importantes". Dans le chapitre 5 intitulé Les erreurs fondamentales de la planification stratégique, l'auteur constate que la planification n'est pas nécessairement payante et qu'il y a des organisations qui ne conviennent pas tout simplement à ce genre de planification. Il note que la tendance à adopter des comportements de type politique peut nuire aussi à la mission même de l'organisation. Le fait que la planification renforce le pouvoir central situé au sommet de l'organisation risque de promouvoir un seul point de vue et d'entraîner un sentiment de découragement et de démotivation de la part des salariés et des planificateurs eux-mêmes. La formalisation des prédéterminations est une opération difficile et les résultats peuvent être bien en deçà des attentes. Enfin, après avoir rappelé qu'il y a différentes formes d'organisations, celles dont la configuration relève de l'organisation professionnelle (universités, sociétés d'ingénierie, hôpitaux) et celles qui relèvent d'une structure mécaniste traditionnelle, qui exigent chacune une approche différente, le professeur Mintzberg présente dans son dernier chapitre (6), une nouvelle conception des rôles de la planification.
Un bel ouvrage de philosophie de la gestion écrit par un économiste
Henry, 1939: Grandeur et décadence de la planification stratégique ; traduit de l'américain par Pierre Romelaer. Réédition. Paris : Dunod, c2004. 455 p. ISBN 2100082612. Autre titre: The rise and fall of strategic planning. HD 30.28 M5612 2004
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