vendredi 11 décembre 2009

Facebook: aux internautes de prendre leurs précautions

Pour permettre à ses utilisateurs de gérer les informations qu'ils publient , Facebook a mis un nouveau dispositif a raffiné le moyen mis en place pour protéger le niveau de confidentialité de leurs publications.

Dorénavvant les quelque 350 millions d'utilisateurs de ce réseau de socilaisation pourront redéfinir eux-mêmes leurs paramètres de sécurité en détermiant spécifiquement le type de contenu (images, vidéos...) qu'ils veulent protéger.

«L'idée est de «permettre aux utilisateurs de mieux contrôler avec qui ils partagent» ces informations, a indiqué à l'AFP le vice-président de Facebook chargé de la communication, Elliot Schrage qui ajoute « en triant les informations partagées en fonction de leurs contacts, l'utilisateur sera plus à même de protéger ses informations personnelles et éviter ainsi que des détails sur sa vie privée soient connus par des milliers d'autres internautes.»

Doit-on demander aussi Facebook de tirer les volets de votre chambre à coucher?
N'empêche que ces nouveuax dispositifs ne font pas encore le bonheur de tous. Certains utilsateurs trouvent que Facebook se «déresponsabilise» en laissant les utilisateurs paramètrer eux-même leuts informations qu'ils publient !!. Or, soulignait le quotidien The Washington Post jeudi, «le problème est que la plupart des gens ne prennent pas le temps de configurer ce genre de paramètres.»
Je fais suivre ici deux commentaires particulièrement éclairants sur le problème qui fait suite à l'article intitulé La nouvelle politique de confidentialité de Facebook crée la polémique publié par RelaxNews du 10 decembre repris dans Internaure- Cyberpresse du 10 decembre 2009

Sous le titre La nouvelle politique de confidentialité de facebook crée la polémique, l'article parle des nouveux moyens mis en oeuvre par Facebook pour aider lses utilisateurs à protéger leurs informations. En voici une qui m'apparait le mieux résumer le problème ou l'abscence de r problème:
« Je ne vois honnêtement pas où est la polémique. J'ai pris 5 min pour ajuster les paramètres, et voila... il est ou au juste le problème ? de sgtpepper,
11 décembre 2009 à 09h30 ».

jeudi 3 décembre 2009

Murdoch et Google

Les jérémiades du magnat des médias australien Rupert Murdoch ont réussi à attendrir le coeur d'acier de Google. Avec la baisse des revenus publicitaires et le libre accès menace la «survie» du journalisme, les journaux en arrachent. Google va dorénavant donner plus de contrôle aux médias qui font l'objet de ses sources de référence. «Nous avons décidé de permettre aux éditeurs de limiter le nombre d'accès gratuits (...) à cinq accès par internaute et par jour», a expliqué un responsable de Google à Zurich, John Mueller, sur un blogue officiel du groupe internet, cité par Agence Presse, 2 décembre 2009

Tout en voulant « aider les médias à faire en sorte que leurs contenus soient accessibles à un large groupe de lecteurs» grâce aux moteurs de recherche, M. Mueller sur le blogue «Google Webmaster Central» reconnait que l'entreprise est conscient «du fait que créer du contenu de qualité n'est pas facile et souvent cher».

Cette politique s'applique automatiquement aux articles référencés dans son moteur de recherche généraliste, et chaque éditeur aura le choix d'en bénéficier ou de s'y soustraire pour ses articles référencés sur Google News.
«Nous sommes ravis d'aider les médias à faire en sorte que leurs contenus soient accessibles à un large groupe de lecteurs» grâce aux moteurs de recherche écrit John Mueller sur le blogue «Google Webmaster Central» qui reconnait aussi que « créer du contenu de qualité n'est pas facile et souvent cher».

Les médias référencés dans les pages «Google News» et par le moteur de recherche généraliste, sont concernés par cette mesure. Google assure tout de même l'accès gratuit au titre et aux premiers paragraphes de tous les articles qu'il référence, en précisant si leur consultation intégrale est payante ou non, en promettant de travailler à trouver des solutions pour concilier les intérêts des éditeurs et les tenants de la gratuité.

UNESCO et Google : entente de partenariat conclue

L'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture a annoncé que dorénavant les internautes pourront visiter en ligne 19 des 890 sites naturels ou architecturaux du Patrimoine mondial. Le Palais de Versailles en France, le centre historique de Prague en République tchèque ou la vieille ville de Cáceres en Espagne sont les premiers sites qui pourront être visités gratuitement par les internautes qui pourront avoir accès dans le futur aux cartes, aux textes et aux images et vidéos relatifs à la liste des réserves de biosphère, à celle du patrimoine documentaire inscrit sur le registre Mémoire du Monde, ou des langues en péril. Les sites difficiles d'accès seront photographiés et mis en ligne

Google et les universités

Autre pays, autres moeurs. Les universités américaines travaillent ensemble avec Google pour créer des outils de recherche plus performant pour passer à travers les textes intégraux des livres nyumérisés par le serveur
Cet article paru dans un des derniers numéros du Chronique of Higher Education (November 18, 2009) méritent qu'on s'y attarde. Dans la rubrique Wired Campusous le titre «Universities Add Their Own Search of Google Books», Jeff Young mentionne que les bibliothèques universitaires qui ont travaillé avec le géant pour la numérisation des documents ont développé des outils de recherche permettant d'ajouter d,'autres caractéristiques et daméliorer l'indexation des titres numérisés par Google.

Selon John P. Wilkin, bibliothécaire de l'université de Michigan à Ann Arborqui dirige le groupe HathiTrust Digital Library. « The tool has a few features that Google lacks. The killer app: HathiTrust's search lists every page that contains a user's search term, while Google's might return a partial list» qui ajoute: «That's a small amenity, but I think you'll you'll see us continue to devote energy to that sort of tool»

L'article est intéressant et les commentaires que je vous invite à lire tout autant
En voici deux tirés parmi d'autres qui reflètent deux positions différentes:

«_fevens - November 19, 2009 at 06:08 am

My work "Fevens, a family history" was digitized by the University of Wisconsin in partnership with Google without my permission or consent. As the university is a member of the Hathi Trust a digital copy was deposited with them. Since I consider the digitization of my book by Google & Company (i.e. The University of Wisconsin) an illegal act under U.S. and international law I insisted that the Hathi Trust destroy all of the products they received from the university as a product of the digitization of my book. The digitization of books holds the enormous promise of bringing more works to more people,however, Google & Company's appropriation of in-copyright works is wrong, and I believe illegal. It is unfortunate that the Hathi Trust holds in their library these illicit volumes.
Douglas Fevens
Halifax, Nova Scotia
The University of Wisconsin, Google, & Me

3. mbelvadi - November 19, 2009 at 07:01 am

Mr. Fevens, you seem unaware that American copyright law has an exception to the requirement of obtaining permission, called "Fair Use". Many people consider Google's scanning of copyrighted materials for search purposes to fall within that exception, and hence is perfectly legal. Many copyright holders who don't like the Google Books project wish that Fair Use didn't exist, but it does, and it is a much stronger exception than "Fair Dealing" is in Canada.»

mercredi 2 décembre 2009

Des nouvelles de VICE/VERSA

Un peu plus d'un an après avoir tenu, avec succès, ses premières Assises à Montréal, en Août 2008 où ont participé plus deux cents bibliothécaires et documentalistes de plus d'une dizaine de pays dont les États-Unis, l'Association internationale francophone des bibliothécaires et documentalistes (l'AIFBD)a passé aux actes et développe ses activités.
Lors du deuxième congrès annuel qui s'est tenu cette fois en Italie, à Milan, le 15 août dernier, outre les membres fondateurs dont Réjean Savard, professuer titulaire à l'École des sciences de l'information de l'Université de Montréal, Pascal Sanz de la Bibliothèque nationale de France, de Jacques Hellemans de l'Université libre de Bruxelles auxquels se sont ajoutés des professionnels de la Tunisie, de la Suisse et du Gabon. L'AIFBD poursuit ses objectifs de soutien et de réseautage énoncés lors du premier congrès en 2008 pour développer des partenariats entre les bibliothèques des pays francophones notamment avec les pays francophones du Sud. Dans un premier temps, des bourses ont été octroyées aux professionnels des pays du Sud pour leur permettre d'assister au Congrès de l'Ifla qui s'est tenu cette année à Milan. D'autre part l'Association s'est engagée aussi à donner suite au programme VICE/VERSA lancé par les bibliothécaires Catherine Bernier, Catherine Fournier de l'Université de Montréal et Pascale Grenier de la BAnQ (Bibliothèque et Archives nationales du Québec) par des actions concrètes afin de promouvoir les échanges de professionnels entre les pays francophones et d'encourager la construction de canaux d'échange et de partage avec les pays lointains du Sud.

L’AIFBD a procédé récemment au lancement des Actes du premier congrès de Montréal à l’occasion de son assemblée générale tenue à Milan en marge du congrès de l’IFLA. Une version PDF est disponible gratuitement pour les membres en règle (ACTESAIFBD.pdf) et quelques copies papier sont encore disponibles au prix de 30 euros ou de 40$ canadiens, plus les frais de port. Les bons de commande sont disponibles sur le site AIFBD.
À lire: Actes du premier congrès de l'AIFBD, août 2008 .

lundi 26 octobre 2009

Militer pour le logiciel libre

Au Québec, on est encore au stade du militantisme quand il s'agit de l'utilisation du logiciel libre, Pierre Asselin dans Le Soleil du 26 octobre 2009 fait le constat suivant: les villes de Nanaimo, Toronto, Washington D.C., San Francisco et plus récemment Vancouver n'en sont plus à l'étape des intentions. ». Alors qu'ici, les citoyens sont encore à demander aux élus de «privilégier les logiciels libres et les standards ouverts lors des appels d'offres et du renouvellement des logiciels» les administrations de ces villes «ont adopté des open motion par lesquelles elles s'engagent à rendre leurs banques de données accessibles aux citoyens partout où c'est possible, à adopter des standards ouverts et à utiliser des logiciels libres de droit.»

Ce retard au Québec a des impacts sur la démocratie participative et le président de l'Association pour l'appropriation collective de l'informatique libre (FACIL), Cyrille Béraud « réclame ni plus ni moins un engagement similaire des candidats aux élections de Québec.» Ajoutant que le recours aux standards ouverts et l'accès des données au public permmettent une gestion plus transparente, il ajoute que: «dans un contexte de crise économique où la question de privilégier l'achat local revient sans cesse, nous voulons rappeler que l'utilisation du logiciel libre crée des emplois localement et renforce la compétitivité des entreprises québécoises»

lundi 28 septembre 2009

«Google offre un meilleur service de référence que les bibliothèques»

La dématérialisation des ressources de l'information et des connaissances et la pénétration du numérique dans les métiers de la documentation provoquent la crainte dans certains milieux de l'édition, de la documentation et de l'information. Nous en avons lu quelques-uns ces derniers temps. Ce que les auteurs de ces discours semblent ignorer c'est que les publications en ligne, le «peer-to peer» , les blogs, les widgets, les réseaux sociaux d'échange et l'apparition généralisée à l'échelle mondiale du WEB dans la vie de travail comme dans la vie de tous les jours ont touché les principes de base de l'accès à l'information. Les sources d'informations et les ressources informationnelles sont devenues potentiellement plus accessibles et plus disponibles. À l'échelle planétaire, s'est créé un contexte où la recherche collaborative d'informations est devenue une activité redécouverte, mieux maîtrisée et où la dimension collaborative est plus que jamais mise à l'avant.

Il y a une décennie encore, les principales préoccupations des adminitratiions portaient sur les équipements ( postes de travail, cablage) et l'infrastructure techmnologique liée au réseauz (serveurs, débits des réseaux). De nos jours, les organisations et les institutions sont concernées par les usages et les usagers qui remettent en question les notions d'utilité et d'usabilité. Force est de constater que les organsiations et les institutions doivent désormais se pencher dans le sens de l'intérêt et des attentes des usagers et la pertinence et la conviviabilité sont devenus maintenant les normes qui définissent un bon moteur de recherche. Bref, l'environnement virtuel avec l'importante percée de la numérisation intégrale et la disponibilité des technologies, la simplification des outils de communication, a crée un contexte où l'activité de recherche est de plus en plus individualisée et les usagers et les chercheurs plus en plus aguerris et autonomes.

Dorénavant, les bonnes administrations sont celles qui réussissent autant à développer des programmes, des outils, des ressources, des partenariats, des expertises qu'à créer un environnement propice à l'activité de recherche collaborative de l'information.

Suite à mes billets sur le programme de numérisation des livres de Google, j'ai reçu de nombreux commentaires des lecteurs de mon blog. Des commentaires sont postés à la suite de mes articles ( Salieri contre Mozart et Ni Cigale, nifourmi, juste Google et les autres), d'autres sont adressés à mon adresse de courriel. Plusieurs proviennent de grands utilisateurs de bibliothèques québécoises et de fins connaisseurs des enjeux du numérique. Leurs réflexions, par leur pertinence et leur acuité, méritent notre attention en tant que bibliothécaires et gestionnaires de ressources d'informations. En voici quelques extraits**:

« Dans tous les changements qui touchent les bibliothèques, je me demande parfois si elles comprennent encore leur vrai rôle... La question de la numérisation occupe trop toutes les réflexions: c'est une technique pour faire une copie des documents qui existent et sont déjà conservés, archivés. Cette technique est de plus en plus parfaitement maîtrisée et de moins en moins cher, comme le montre Google, même si des problèmes d'archivage demeurent. Mais justement, est-ce que le rôle fondamental des bibliothèques est d'être responsable de la numérisation ou de développer de nouveaux systèmes d'indexation, de catalogage, de description des contenus?
Les bibliothèques sont encore pris dans une culture du "document", il n'y qu'à voir que sur tous les champs qui servent à décrire un livre, un seul (celui des mots-clés) sert à décrire le contenu, et aussi la cote, mais d'une façon extrêment générale. Pourtant, le problème fondamental aujourd'hui, c'est bien celui de l'analyse du et des contenus: la recherche plein texte ouvre un univers totalement différent pour la recherche et permet de lier les contenus et les informations.»

Cette réflexion concerne directement les bibliothécaires:

«Ce qui est troublant, ce n'est pas Google numérise plus, plus vite, et moins cher et offre même de meilleurs modes de visualisation, c'est que tout en étant un moteur de recherche généraliste, qui cherche dans tout le web, Google est meilleur même pour chercher dans le contenu des livres et des imprimés. Ça, c'est extrêmement troublant pour l'avenir intellectuel des bibliothécaires. Google offre souvent un meilleur service de référence que les bibliothèques.

Je ne comprends pas que les bibliothèques du monde (et ce sont de très importantes institutions qui ont 400 ans d'expérience) ne soient pas à l'avant-garde dans le développement de moteur de recherche avancé,sémantique, dans la recherche des corpus textuels. Les biblios ont une expérience dans l'analyse des contenus, mais elles ne semblent pas s'en rendre compte et fonder sur ce point leur avenir et leur veloppement.»

Sur la BAnQ:

«BAnQ et bien d'autres BN numérisent en mode image mais n'auraient pas les budgets pour faire l'ocr, alors que Google pourrait le faire GRATUITEMENT si elles mettaient leurs collections de pdf accessibles à ses "spiders". Par exemple, je ne sais plus si je vous en parlé, mais dans la recherche avancée de Google, si vous indiquez de chercher uniquement dans le domaine "http://bibnum2.banq.qc.ca/". Vous obtiendrez les occurrences de l'expression cherchée dans les Collections numériques de BANQ, sans que cela ait coûté un seul $ à BANQ!!!

Et BANQ ne l'offre pas sur son site? Cependant, elle offre des index des titres, des auteurs, de certains sujets: cela est vraiment sa tâche, ce type de travail minutieux de description du contenu.

C'est en ce sens, qu'à mon avis, les BN devraient aller: abandonner la numérisation brute à Google, et offrir une plus-value intellectuelle,"sémantique" pour aller au-delà des résultats élmentaires de Google.

La tâche de BAnQ devrait de devenir la spécialiste de la référence québécoise dans l'ensemble des ressources numériques du monde! Library of Congress a mis en ligne des milliers de vieux journaux américains en ligne: une fabuleuse collection où on trouve des dizaines de milliers de "French Canadians": bien ,ça devrait être BAnQ qui les trouve, les classe, les identifie, les "catalogue" et les inclut dans les ressources documentaires sur le Québec et le Canada français. Ça Google ne le fera jamais! Et si Banq ne le fait pas, bien , personne, ne le fera non plus...»

Comme quoi, même si Google numérisait tous les milliards de documents dans le monde, les bibliothécaires du Québec auront amplement encore du pain sur la planche!!!

* Lu récemment sur le blog Bibliothèques=Public : Bibliothèques=Public ces propos: «Quand à mon lecteur qui n'avait pas d'ordinateur personnel et qui souhaitait consulter le livre Une approche de la problématique de l'identité : le Maghreb arabe contemporain de Mohamed Salah Hermassi (2004), la meilleure solution que j'ai eu à lui proposer, paradoxe des paradoxes, c'est de consulter les larges extrait du livre disponibles sur Google Books !!!...»
** J'ai cité intégralement les propos à partir des courriels qui m'étaient adressés. Comme nous le savons tous, les écrits rédigés dans le contexte de la messagerie électronique comportent des fautes d'innattention et autres erreurs mineures. Pour assurer l'intégrité des extraits , je les ai reproduit tels quels.

Google et la société de l'information ou la fin du monopole du public sur l'accès à l'information?

La crainte qu'un organisme, qu'il soit public ou privé, détienne le monopole dans un domaine aussi sensible et aussi fondamental pour l'avancement des sociétés et la démocratie que celui de l'accès à l'information est tout à fait légitime. Il est normal que tous, en tant que citoyens de sociétés démocratiques, nous soyons concernés par la numérisation des ouvrages épuisés par Google. Les questions de droits d'ateur, de droits de diffusion et de propriété intellectuelle et de liberté d'accès à l'information et au savoir nous concernent en tant que citoyens et encore plus en tant que passeurs de culture, bibliothécaires et professeurs. Je suis certaine que les bibliothécaires et directeurs de bibliothèques qui ont accepté de faire numériser les titres épuisés par Google sont certainement conscients de l'enjeu de tout cela. C'est donc tout à leur honneur que d'avoir su privilègier cette valeur fondamentale chère à toute société démocratique qu'est l'accès au savoir et à la culture. Alors que plusieurs se drapent sous le couvert d'un nationalisme étriqué pour cacher leurs intérêts corporatistes, ces administrateurs ont affronté les critiques et oser conclure une entente avec Google.

L'entente est perfectible, on en convient. C'est notre devoir à tous, ewn tant que citoyens, bibliothécaires, administrateurs, juristes de travailler ensemble pour établir les fondements Tous les régimes politiques sont pas démocratiques et toutes les administrateurs ne sont pas neutres.

J'ai eu l'occasion de visiter plusieurs pays émergents ou en développement au cours des derniers mois et les bibliothécaires de bibliothèques nationales ou universitaires de certains de ces institutions ont eu l'aimabilité de me faire visiter leurs collections et m'ont fait part de leurs prépccupations. Celles qui reviennent les plus fréquemment concernent la pérennisation et la diffusion du savoir emmaganisé. Des pans entiers du savoir de certains peuples et de la culture de certaines sociétés risquent de disparaitre dues aux conditions non adéquates de conservation et au vieillissement des matéraux. Évidemment, la réalité politique des ces pays diffèrent de celle des pays occidentaux. Mais j'ai pu constater aussi que tous les bibliothécaires qui sont avant tout aussi des administrateurs des services publics, ne sont pas confortables avec l'idée de faire numériser leurs fonds par des organismes privés pour les raisons faciles à deviner pour ceux qui connaissent un peu les sociétés où la circulation libre de l'information n'est pas acquise. La perte de contrôle sur le contenu et le fait que l'accès à l'information puissent être ouverts à tous, pouvant faire perdre des prérogatives parfois peu méritées à certains, tous pour des raisons contraires et moinss nobles que celles Robert Darnton, ne sont pas chauds à l'idée d'ouvrir leurs collections au grand public. Est-il nécessaire de rappeler cette vérité première? Malgré tout, pour quelques bibliothcaires «courageux» de ces insstitutions, la solution Google est celle qui pourrait les sauver du naufrage de la mémoire.

Si le monople de la numérisation des ouvrages par Google est à craindre, il est tout aussi aberrant de voir que l'accès et la diffusion du savoir et de l'information soit tributaire de la décision d'une poignée d'administrateurs de services publics. Les ouvrages des titres épuisés conservés dans les sous sols des bibliothèques, les archives et les documents non disponibles parce que trop fragiles pour la consultation sont des ressources mal exploitées inexploitées si elles ne servent qu'à une poignée de personnes qui peuvent pour des raisons de proximité ou de statut y avoir accès. N'oublions pas un fait: depuis des centenaires, dans la plupart des oays dans le monde, ce sont les bibliothèques qui ont le monopole de la conservation et de la diffusion des ressources acquises avec l'argent des contribuables. L'arrivée du numérique et de Google dans le paysage informationnel depuis les dix dernières années a ébranlé ce bastion. En numérisant les titres non disponibles, l'accès aux ressources détenues par des bibliothèques est désormais accessible à un plus vaste bassin de la population. À l'ère de l'immatériel, le monopole de la conservation et diffusion des ressources n'appartient plus aux bibliothèques. Et il y a lieu de s'en réjouir.

Car nous vivons dans des sociétés où la concurrence est permise et devrait même être encouragée, n'est ce pas? Dans le milieu de l'information, de la culture et du savoir, l'intérêt de la population, c'est à dire l'intérêt public, réside dans le partage de la connaissance . Pour que ce partage soit le plus équitable possible, l'information doit être desservie par le secteur public et le secteur privé. Il est à souhaiter que d'autres organismes, publics et privés participent à l'immense tâche de mieux exploiter ses richesses produites par l'humanité. Aux citoyens d'y veiller et à eux le dernier mot.

D'autre part, pour reprendre M. Darnton, justement, (on peut parfois se contredire, n'est ce pas?) aucun organisme (en l'occurrence Google ou les bibliothèques ) n'est «invulnérable à toute sorte de concurrence».

My Loan Duong,
MLS McGill

jeudi 16 avril 2009

Résumé ... trop sommaire ou Salieri contre Mozart (suite du billet Ni cigale ni fourmi...)



Mozart, de son vivant, avait un rival à la cour, Salieri, qui faisait de la bonne musique mais qui n'arrivait pas à la cheville du génie. Salieri, qui était maître de Chapelle, était le favori de l'empereur, contrairement à Mozart moins apprécié . «Trop de notes» disait l'empereur d'Autriche Joseph ll à propos de certaines oeuvres de Mozart, alors que le public et la population en général faisait un triomphe des créations du virtuose. Mais Salieri, lui, savait que son rival était un génie et que malgré l'amitié de l'empereur, il ne pourrait jamais l'égaler. Cela ne l'empêchait pas de dénigrer ce dernier tout le long de sa vie (ce qui n'était pas trop difficile, Mozart avait des symptômes de ce qu'on pense être de nos jours ceux de la maladie de la Tourette, ce qui le rendait socialement moins acceptable) ...tout en rêvant jusqu'à sa mort de posséder une toute petite parcelle de l'immense talent de son rival.

Dans son éditorial Google, les bibliothèques et la revanche de la cigale sur la fourmi publié dans le bulletin Corpoclip (n.178,janvier-avril 2009) Guylaine Beaudry a résumé en quatre points le programme de numérisation des ouvrages des bibliothèques par Google et l'entente adoptée entre les bibliothèques mandataires:

« 1- les bibliothèques prêtent gracieusement à Google leurs collections pour qu’elles soient numérisées, selon une entente non exclusive. 2- les fichiers appartiennent à Google mais peuvent être utilisés de façon plutôt contraignante par les bibliothèques. 3- Google vend l'accès à ces collections aux individus et aux bibliothèques. 4- Google, les auteurs et les éditeurs se partagent les recettes des ventes. »

En réponse à ce résumé trop sommaire, je dirais:

1. L'entente étant NON exclusive, les bibliothèques gardent leurs droits sur l'exemplaire qu'elles détiennent. Elles peuvent donc éventuellement disposer du fichier et en donner l'accès sur un autre serveur si cela représente une option plus rentable ou avantageux pour elles ou pour les auteurs ou leurs représentants. Où se situe le «vol» de Google sur les ressources? Dans son article Google vs the libraries, Alex Beam indique que des bibliothèques comme celles de l'état de California collaborent non seulement avec Google mais considèrent aussi d'autres alternatives pour donner l'accès le plus large possible aux ressources qu'elles disposent.

2. Les fichiers numérisés par Google sont considérés comme des exemplaires déposés dans la base. A l'instar des ouvrages imprimés acquis par les bibliothèques, la consultation est en effet réservée aux usagers ou abonnés de la base, de la même façon que les usagers qui ont accès aux locaux de l'institution peuvent consulter les ressources classées dans la bibliothèque. Et comme certains documents dans les bibliothèques, pour des questions de rareté ou de fragilité, ceux-ci ne sont consultables que sur place et le droit de consultation est restreint ou même réservé à un certain groupe d'usagers cependant. Ne loue-t-on pas des best sellers achetés sur les fonds publics dans certaines bibliothèques publiques? Dans l'univers numérique, les usagers qui veulent consulter la copie numérisée déposée dans une base doit, et c'est tout à fait normal, doivent demander l'accès au serveur qui détient le fichier numérique.

3. Faux! Google ne vend pas l’accès à ces collections aux individus et aux bibliothèques: Google impose des frais à ceux qui consultent les fichiers qui sont dans sa base. Cette consultation en ligne équivaut absolument à la consultation d'un ouvrage imprimé conservé dans une institution ou tout autre article ou document fourni par une base de données à laquelle l'institution ou l'usager est abonné. Autre point très important pour ceux qui croient à la valeur économique du savoir: ce faisant Google relance les livres épuisés et donne l'occasion aux auteurs et aux éditeurs de de ressuciter les livres en perdition.

4. Sur le mode de persiflage, Mme Beaudry parle des «largesses» de Google. Elle oublie que Google ne détient que le fichier numérisé du livre et non les droits sur le document qui appartiennent toujours à l'auteur ou son représentant dans les cas où ces droits sont encore valides. Comme propriétaire du fichier de l'exemplaire numérisé, il doit le diffuser sur son serveur seulement via les terminaux qu'il dépose dans la ou les institutions qui lui ont permis de numériser l'exemplaire. Il doit respecter aussi les droits d'auteur en ce qui concerne la reproduction des parties de l'ouvrage par les lecteurs. En tant que dépositaire du fichier numérisé, il doit collecter et remettre des redevances sur les impressions qui sont faites au Registre des droits sur les livres. Google affiche à l'écran seulement au maximum 20% des pages d'un livre sous droits et les profits étant partagés entre la compagnie et les auteurs et leurs éditeurs.Google a payé 34,5 millions de dollars US pour créer et gérer un Registre des droits sur les livres* (Books Rights Regystry) qui collecte les revenus de Google pour les redistribuer aux détenteurs de copyright.

Google dans la cour des bibliothèques ?

Cela peut déplaire certains de voir Google venir jouer dans leur cour. Mais la peur est parfois mauvaise conseillère. La gestionnaire qui a émis ces propos est motivée probablement par les meilleures intentions du monde dont celle, entre autres de protéger la fonction «noble» de bibliothécaire. Mais l'esprit corporatiste a ses limites. Si des bibliothèques se sont adressées à Google pour numériser leurs ouvrages, c'est parce qu'elles estiment que cela vaut mieux que de laisser leurs ressources moisir sans lecteur dans leurs sous-sols.

Recourir à la soustraitance est d'ailleurs une pratique assez monnaie courante dans le milieu des bibliothèques. Qu'il s'agisse de catalogage rétrospectif, de mises à jour de gros lots non traités, les bibliothèques ont recours à des organismes extérieurs pour rattraper des retards et faire face à leur manques de ressources. Et n'oublions pas non plus que les bliothèques ne sont pas toutes publiques. Des collections prestigieuses ont été mises sur pied au fil des siècles par des mécènes et des érudits dans des sociétés occidentales et orientales. Et, aussi rappelons-le, dans l'histoire de l'humanité, les bibliothèques privées ont existé bien avant les bibliothèques publiques.

Faire numériser gratuitement les exemplaires de livres par Google permet aux bibliothèques de mettre en valeur leus fonds tout en offrant leur accès au public. D'autre part, les budgets des bibliothèques qu'elles soient publiques, universitaires ou nationales ne leur permettent pas de défrayer les coûts énormes d'une numérisation à l'échelle de Google. La Bibliothèque du Congrès a pu numériser ces ressources patrimoniales grâce à un don de Microsoft de plusieurs dizaines de millions de dollars*. En outre, la plupart des bibliothèques, même dans les sociétés riches, peinent et n'arrivent même pas à se tenir à flot avec les budgets qui rétrécissent. Les bibliothèques universitaires francophones au Québec, par exemple, ont un énorme retard à rattraper en termes d'infrastructure. Les systèmes intégrés de gestion documentaire, les catalogues, les outils de gestion des postes publics, les logiciels utilisés pour gérer les technologies Internet qui datent des débuts des années 2000, sont en retard d'une génération. L'intégration des différents systèmes et des applications est loin d'être faite.

L'idéal serait que tous les exemplaires d'une bibliothèque soient numérisés par celle-ci ou en consortium avec d'autres travaillant dans le même environnement. Par exemple, les bibliothèques universitaires francophones au Quécbec pourraient s'unir et numériser des fonds qu'elles peuvent rendre accessibles aux clientèles de leurs universités. Après tout, elles sont toutes subventionnées par les mêmes fonds publics non? Mais il demeure que quoiqu'il en soit, la mission des bibliothèques reste inchangée: celle consiste à organiser les connaissances et en faciliter l'accès au plus grand nombre de gens possible à l'information et au savoir. Dans le nouvel environnement du livre, l'organisation, la gestion, la diffusion du savoir passent dorénavant par l'accès en ligne. Combien de fonds culturels ont été détruits au cours des siècles par la censure et les ravages des guerres et des désatres naturels ? Combien de contenus ont été oblitérés complètement de la mémoire humaine faute de lecteur? On parle de valeur «économique» de l'oeuvre. Google paie aux détenteurs des droits du livre et 63% des revenus générés par les annonces inclues sur les pages d'aperçu, sur les pages web du livre numérisé ainsi que les renseignements bibliographiques et les résultats de recherche effectués dans le livre.(p.17 de Réglement).

L'esprit de la requête d'avis de la Cour
L'article d'Andrew Albanese dans Library Journal du 26 février 2009 sous le titre Library Organizations To File Amicus Brief in Google Book Search Settlement dit explicitement: aux bibliothèques maintenant de revoir leurs rôles et de s'adapter aux nouvelles règles imposées par le numérique.
À propos de la requête d'avis de la Cour concernant l'accord sur le programme Google Book Search par les trois organismes leaders dans le domaine de l'information et des bibliothèques aux États-Unis dont l'American Library Association (ALA), l'Association of Research Libraries (ARL)et l'Association of College and Research Libraries (ACRL), Prue Adlerle, directeur général de l'ARL , mentionne que la communauté des bibliothèques n'est pas contre l'entente («the library community will not object to or urge rejection of the settlement, but would file a thoughtful brief that urges the court to address library concerns»). La requête d'avis à la Cour déposée par les trois associations de bibliothèques aux É-U, vise davantage à faire part des préoccupations des associations en regard des droits d'auteur et du mode de diffusion des ressources numérisées qu'à contester l'entente. Elle est utile en ce sens qu'elle permet de clarifier la position de chacun et mettre à jour les principes régissant l'accès et la diffusion des ressources numériques, ainsi que le partage équitable des revenus générés par l'exploitation des fichiers numérisés. Pour James Grimmelman, professeur en droit du New York University, un expert en droit de propriété intellectuelle dans l'univers numérique qui a étudié l'accord, cette requête en soi ne serait même pas pertinente car les bibliothèques ne sont pas « parties prenantes » dans l'accord :«Since libraries are not class members, [...] filing an objection isn’t “necessarily the right way to raise the issues [libraries] care about.». Il concède qu'elle est néanmoins utile car elle permet de clarifier les enjeux sur la question entre «amis». D'autre part, pour ces experts,même avec des amendements, nul doute que l'accord des bibliothèques avec Google fera jurispudence

La redistribution des cartes avec l'entrée du WEB 2.0

L'univers du livre s'est transformé avec la dématérialisation du document. En venant jouer dans la cour des bibliothèques. Google a bousculé certaines règles du jeu,comme le WEB 2.0 l'a fait en redistribuant les cartes aux usagers, et on comprend que la plupart des administrateurs de bibliothèques n'aiment pas perdre leurs pouvoirs et leurs prérogatives de continuer de décider ce qui est bon ou pas pour le public ;-). Or l'enjeu réside dans la redéfinition des nouvelles règles du jeu introduites par le nouvel ordre économique défini par l'environnement numérique et non dans les combats d'arrière garde comme ceux qu'essaient de mener la prtésidente de la Corpo et quelques autres administrateurs de bibliothèques..

Le Web 2.0 et les technologies de l'information et des communications ont changé le paysage des bibliothèques. Le monde est devenu un immense village globalisé et les bibliothèques comme « passeurs de culture » sont les premières bénéficaires de la numérisation des fonds grâce à la libération des accès, en dépit des risques énormes que cela peut impliquer pour elles en termes de perte de monopole, ce que craignent les administrateurs des services publics. Car: «[Libraries will] be key beneficiaries of the settlement, but they also recognize the enormous risk that the settlement could pose to access going forward». Mais si elles savent s'en tenir à leur mission fondamentale qui est celle de donner l'accès de leurs fonds au plus grand nombre de personnes possible et mettre l'intérêt du public au delà d'autres considérations, alors elles seront, et la société civile avec elles, gagnantes: « That, combined with their public-interest mission, their engagement with huge sections of the population, their historical attentiveness to these issues, and their profound commitment to intellectual freedom, makes them one of the best voices for the public interest that could be imagined here.» Bref, les bibliothèques ont tout à gagner en permettant la numérisation et la diffusion de leurs avoirs. Les préoccupations du milieu des bibliothèques doivent porter avant tout sur les enjeux comme l'accès à l'information, la protection de la vie privée et la liberté d'expression.

Comme toujours, les changements sociaux précèdent les lois qui, souvent ne font qu'entériner en quelque sorte les pratiques déjà en vigueur. Les impacts de la révolution du numérique qui sont en train de transformer de fonds en comble les modes de production, le modèle d'affaire des institutions et des entreprises ainsi que les façons de penser et de vivre des habitants de cette planète sont aussi grands que les changements provoqués par la transition de la société rurale à la société urbaine au début du 20 è siècle. L'internet ...et Google ont bouleversé les modes de vie, les modes de communication, de gestion, les façons de travailler, de communiquer et bien sûr celles de transmettre le savoir et l'information. Tellement vite que les bibliothèques ont du mal à suivre. Mais les usagers en demandent et ils ont raison. Ils s'étonnent qu'en cette ère d'accès en ligne, de larges pans des collections ne sont pas encore accessibles. Maintenant, à tous, législateurs, administrateurs de bibliothèques, éditeurs, diffuseurs de travailler ensemble pour nul ne soit lèsé dans le partage et la diffusion du bien commun qu'est le savoir et la culture. La moralité ou l'immoralité ne vient pas du fait que Google diffuse avec certaines restrictions les fichiers des oeuvres que des bibliothèques lui ont permis de numériser. Ce qui n'est pas moral c'est que des bibliothèques laissent dormir des fonds qu'elles ont acquises grâce à l'argent et à la générosité des états et des populations sans essayer de trouver et d'utiliser tous les moyens pour les mettre à la disposition du public. Les oeuvres orphelines ** dont regorgent les bibliothèques méritent d'être connues et divulguées. Attention, Google va s'en occuper aussi!

Salieri contre Mozart

Les réalisations des bibliothèques sont immenses au cours des siècles grâce aux fourmis qui travaillent dans les biubliothèques mais Google n'est pas la cigale qui ne faisait que chanter. Le débat est trop complexe pour être résumé par les propos simplistes et démagogiques de Mme Beaudry. Les bibliothèques ont accompli très honorablement la mission que les sociétés leur ont confiée en préservant et en protégeant les connaissances et en donnant l'accès à la culture et au savoir au peuples. Dans le nouvel environnement où l'immatériel côtoie et fait concurrence au matériel, où tout s'accélère à une vitesse exponentielle, le défi des bibliothèques est de continuer à répondre à cette mission et de faire face aux nouveaux enjeux de l'organisation et de la diffusion des ressources numériques. Elles peuvent le faire très bien encore comme certaines le font déjà sans avoir à jeter le blâme sur Google pour justifier leur retard dans la poursuite de leur mandat...et de reconnaître, honnêtement, que Google est une formidable entreprise qui a contribué plus que n'importe quelle autre institution dans sa très courte histoire à faire avancer l'accès à l'information et au savoir.


à lire aussi:
Pour l'accès libre à la connaissance scientifique. Stéphane Couture. Bulletin Alternatives, 2 février 2009
A Guide for the perplexed: Libraries and the Google library project settlement
Qu'est qu'un livre à l'ère du numérique?
Le chant de la fourmi (lamentations montréalaises) de Guy Laflèche

*Les trésors de la Bibliothèque du Congrès passent au numérique par My Loan Duong, Corpo Clip,n.176, août-octobre 2008, p.10
** à lire le plan de mise en valeur des oeuvres orphelines: Google’s Plan for Out-of-Print Books Is Challenged
Alex Beam : Google vs. the libraries, December 2, 2008 : http://www.boston.com/lifestyle/articles/2008/12/02/google_vs_the_libraries/

jeudi 2 avril 2009

Ni cigale ni fourmi, juste Google et ...les autres

«Don't be evil» (Ne soyez pas mauvais). La devise de Google semble s'adresser à ses détracteurs dont l'inquiétude grandit face à ce formidable outil de recherche et de diffusion de l'information qui, en moins dix ans. Avec Google dans le monde de la documentation, les bibliothèques ont compris que leur rôle de gestion, d'organisation et de diffusion des ressources informationnelles devra changer sous peine de disparaitre.

Pour les uns, Google c'est l'accès à l'information à tous, pour d'autres, un géant qui ne fait pas de la dentelle

»Les avis sur Google, ce gigantesque moteur de recherche et de diffusion d'informations, varient selon le type d'interlocuteurs. «Bashing» chez certains,de la réserve chez d'autres et entre les deux un engouement certain qui nre se dément pas. Alors que le public et les populations ont adopté ce moteur de recherche dès son arrivée dans l'espace de l'internet, ce gigantesque répertoire de ressources informationnelles continue de susciter méfiance et crainte dans certains milieux notamment, celui des administrateurs de bibliothèques, comme en témoigne l'éditorial de Guylaine Beaudry dans le Bulletin de la Corporation des bibliothécaires professionnels du Québec (178,janvier-avril 2009) intitulé Google, les bibliothèques et la revanche de la cigale sur la fourmi.

Il ne se passe pas un jour sans que cette formidable entreprise créée par deux étudiants surdoués dans la jeune vingtaine de l'Université Standford en Californie à partir d'un fond modeste de 100 000$ offerte par Andy Bechtolsheim, un des fondateurs de Sun Microsystems, qui a crû au potentiel énorme de l'engin de recherche inventé par Larry Page et Sergey Brin ne fasse parler d'elle. Grâce par la suite à une mise de fonds de 1 million de dollars recueillis auprès de quelques amis et des parents, la société Google Inc.* le 7 septembre 1998, est devenue une immense entreprise d'hébergement, de stockage et diffusion de l'information et des connaissances. Sa valeur en bourse tourne autour de des 200 milliards de dollars américains avec plus de 20 000 employés à travers le monde et les revenus rapportés en 2007 sont de 7 milliards de dollars continue de susciter la contreverse et de causer des maux de tête aux administrateurs des fonds publics.

Des entrepreneurs et non des gestionnaires

Si avant de se mettre à numériser les ressources des institutions comme Standford University, University of Michigan, New York Public Library (la plus grande bibliothèque publique dans le monde), Oxford University (une des plus vieilles et des riches bibliothèques universiatires dans le monde) Bayerrische Staatsbibliothek et la Bibliothèque municipale de Lyon, Google «n'avait pas un seul livre à mettre en ligne», dixit Mme Beaudry, c'est parce que les fondateurs de Google ne font pas partie du groupe des administrateurs de services publics. Les fondateurs de Google ont créé leur emploi et s'ils partent avec un million de longueurs d'avance sur d'autres organismes, c'est parce que les outils que Google a créé pour indexer, référencer, organiser, diffuser, numériser les ressources sont plus performants, plus novateurs, bref meilleurs que d'autres. Et si malgré sa très courte et très brillante histoire, des administrateurs de grandes bibliothèques lui ont confié leurs trésors à conserver et numériser, c'est justement parce que ces administrateurs, qui ne sont sûrement pas des imbéciles non plus, ont jugé bon de le faire faire par Google...quoiqu'en pensent certains administrateurs et je fais référence ici à la l'épître «La BAnQ ne prend pas les mauvais conseils»)de Mme Lise Bissonnette, pdg de la BAnQ qui a vilipendé en des termes les plus virulents M. Guy Laflèche, professeur à l'UdeM qui a eu «l'insigne audace » de se plaindre que les fonds patrimoniaux de la BAnQ ne soient numérisés par Google.

Google va très vite, cent mille fois plus vite que n'importe quel autre organisme public. Mais quel organisme public au Québec pourrait prendre le risque d'investir une telle fortune dans la numérisation des fonds? Je ne prendrai pas la défense de Google, pour la simple raison que je ne crois pas qu'ils ont besoin de qui que ce soit pour le faire...Depuis le temps que leur caravane avance, imperturbable aux bruits ambiants. Mais laisser entendre comme la présidente de la Corpo que Google est en train voler les ressources des bibliothèques est nettement exagéré, voire malhonnête intellectuellement.

C'est pourquoi j'aime mieux l'article de Robert Darnton, un grand historien, professeur à l’université Carl H. Pforzheimer, directeur de la bibliothèque de Harvard qui n'est pas tout à fait chaud à l'idée que Google diffuse toutes les richesses des bibliothèques. Il a d'ailleurs refusé de faire numériser sa belle collection patrimoniale par Google. Son article est bien dosé, bien écrit, sans mauvaise foi, l'auteur a su se garder une petite gêne qui est tout à son honneur d'intellectuel et d'homme de lettres qui n'a pas besoin de se faire du capital politique pour mousser sa carrière. Dans cet éloquent article portant le titre Google & the future of books, publié par le «New York Review of Books » du 12 février 2009 , traduit en français dans le mensuel français, le Monde diplomatique, sous le titre de La bibliothèque universelle, de Voltaire à Google , l'auteur a eu l'honnêteté de rappeler que Google toujours été clair dans la poursuite de ses objectifs avec sa une mission proclamée: donner l'accès à l'information au plus grand nombre de personnes possible, sans toutefois vouloir détenir de monopole: (traduction libre «Google is not a guild, and it did not set out to create a monopoly»). Il ajoute que rien n'empêche les organisations et les institutions publiques et la Bibliothèque du Congrès de s'unir pour créer une sorte bibliothèque nationale numérique (National Digital Library), l'équivalent contemporain de la Bibliothèque d'Alexandrie. Mais, «pendant que les autorités publiques dormaient au volant», Google a pris l'initiative. Il n'a pas cherché à savoir s'il peut le faire ou non, il a pris les devants, il n'est pas allé en cour, il est allé en affaires, numérisant les livres qu'on lui a confiés. Et il a numérisé les livres des bibliothèques de façon si efficace que cela a suscité le besoin chez d'autres de partager avec lui les bénéfices de l'affaire». Traduction libre: «While the public authorities slept, Google took the initiatives. It did not seek to settle its affairs in court, It went into business, scanning books in libaries; it scanned them so effectively as to arouse the appetite of others for a share in the potential profits».

Ni cigale ni fourmi mais un problème de conservation et de diffusion

Google héberge et numérise gratuitement des ressources qui, autrement seraient restées, au mieux sur les rayons des sous sols de bibliothèques, et qui se seraient dégradées à la longue. Ce ne sont pas toutes des ressources patrimoniales mais des oeuvres parfois rares, fragiles qui méritent d'être connues et conservées. Des organismes qui le peuvent ont payé pour faire numériser leurs ressources patrimoniales et de les offrir en accès libre à l'intérieur de leurs institutions et sur leur serveur. Certaines des plus grandes bibliothèques et institutions américaines dont la Boston Public Library, le Smithsonian Institution, la Library of Congress mettent en ligne à grand frais leurs ressources patrimoniales* et les diffusent sur leurs sites. Mais cela suppose des reins solides que toutes ne possèdent pas. Il y a d'autres options comme le regroupement en consortium, par exemple. C'est ce qu'ont fait les dix-neuf bibliothèques universitaires et de recherche de la Nouvelle-Angleterre qui ont utilisé des solutions comme celle offerte parOpen Content Alliance.Bref, tout le monde peut faire concurrence à Google.

Les ressources acquises par les bibliothèques sur les fonds publics sont destinées à être consultées et combien de trésors sont-ils encore enfouis dans les cavernes d'Ali Baba faute d'une diffusion et d'une exploitation adéquates? Mme Beaudry parle très souvent de la valeur économique du savoir, elle qui travaille dans un milieu universitaire doit savoir que toutes ses richesses dormantes pénalisent des générations entières du fruit du travail des chercheurs et de la culture universelle accumulées, entreposées à grands frais, privant leurs auteurs et éditeurs de la reconnaissance sociale et des redevances versées grâce à la consultation de leurs travaux C'est feindre aussi d'ignorer la logique d'affaire qui dicte le fonctionnement d'une entreprise non subventionnée par les fonds publics comme Google.

Copie digitale et copie imprimée

La diffusion passe maintenant par l'accès en ligne. La copie digitale est maintenant de plus en plus indissociable de l'imprimée. À l'heure actuelle, des éditeurs font des copies digitales de leurs productions et c'est ce qui est en train de se faire dans plusieurs endroits. (« Meanwhile, the settlement provides absolutely no barrier to publishers providing their own digital copies, and this is in fact happening.») C'est ce que fait Safari Books Online dans sa propre maison d'édition où pour tous les ouvrages de la maison, on offre une copie digitale et une copie imprimée avec deux numéros de ISBN différents, incluant des ouvrages d'autres éditeurs télédéchargeables sur le site de la maison en format pdf, mobi, and epub et disponibles à partir des canaux de livres électroniques comme Amazon's Kindle, Stanza, et iPhone. Dans le monde de l’édition savante, des bibliothèques universitaires comme celles de l’Université du Michigan passent d’un modèle centré sur l’électronique et de plus en plus la diffusion des publications savantes sera essentiellement en format électronique, ainsi ils n’imprimeront plus d’emblée leurs publications mais offriront l’impression sur demande seulement. L'internet a changé le paradigme de la diffusion du savoir.

Les cavernes d'Ali Baba non exploitées

Que reproche-t-on à Google exactement? De n'avoir pas n'a pas mis des gants blancs pour faire sa place dans l'espace numérique? De n'avoir pas demandé la permission des bibliothécaires avant de numériser les ouvrages que des bibliothèques lui ont offert de numériser? D'avoir donné l'accès et d'avoir diffusé des ressources qui, autrement auraient été perdues, ignorées et oubliées? Dire que Google mange la laine sur le dos des bibliothèques est faux. Les obstacles viennent surtout de l'incapacité financière des organismes à dépenser de gros montants d'argent alloués par les bailleurs de fonds aux bonnes places:(«The barrier has always been the willingness to spend a lot of money for little return; the settlement doesn't change that.»). Google a dévancé et répondu aux besoins du public en mettant en ligne des ounvrages et cela a permis à mettre en valeur d'autres bases et d'autres ressources. Ses revenus viennent des millards de recherches et de visites effectuées quotidiennement sur son portail... et des milliards de revenus publicitaires qui ont suivi et c'est avec ça que Google fait son argent. Ce qui lui a permis d'investir encore plus dans le développement et la technologie et d'avancer encore plus et de numériser si bien, si vite et si efficacement les millions de ressources que des bibliothèques lui ont confiées.

Mais Google a bon dos. À ceux qui veulent faire porter sur Google le poids de leur insuffisance, je suggère encore la lecture de l'article que T. O'Reilly a écrit en réplique à Robert Dartnon, T. O'Reilly, dans Competition in the eBook Market
traduit en français par V. Clayssen sous le titre Concurrence sur le marché du livre numérique.

La réplique à Darnton: non au monopole de l'État

Timothy O'Reilly* mentionne les recommandations que le professeur James Grimmelman a émis pour encadrer l'entente Google Book Search de Novembre 2008 . Comme cet expert en droits sur la propriété intellectuelle, O'Reilly pense que la proposition de Darnton de laisser aux mains des autorités publiques le soin de faire appel à un consortium d'éditeurs pour prendre en charge le numérisation des ouvrages, n'est pas sans risque pour la liberté d'expression et la démocratie et nuisble pour la concurrence. Car toutes les administrations ne sont pas neutres et tous les gouvernements ne sont pas nécessairement démocratiques (Google est régulièrement censuré en Chine par exemple) sans parler que ce monopole risque de tuer la compétition ou la concurrence.(« I'd be far more worried about Darnton's wished-for utopia, in which the government had funded the equivalent, mandating that all publishers participate. That might well have nipped the competitive ebook landscape in the bud. »). Alors, honnêtement, si des bibliothèques ont laissé échappé le ballon (pardon, le fromage) entre les pattes de Google, à qui en vouloir? (Looking back over the course of digitalization from the 1990s, we now can see that we miss a great opportunity»).

On peut certainement pas dire qu'on ne l'a pas vu venir. Pour toutes sortes de raisons, on aurait pu faire mieux. Toutefois, il n'est pas minuit moins cinq du tout pour les bibliothèques et l'appel aux barricades de madame Beaudry, en l'occurence le cri: «Bibliothèques du monde entier, unissez-vous», qu'elle a emprunté d'ailleurs à Alex Beam (il fallait le dire dans votre article, madame)est alarmiste pour rien. Les bibliothèques ne sont pas toutes au même niveau. Certaines bibliothèques universitaires ont commencé à retrousser les manches, amélioré leur portail, leur catalogue, commencé à se mettre au web 2.0 et mis en ligne, pour le grand bonheur de leurs usagers, les ouvrages les plus importants de leurs fonds dont leurs ressources patrimonales ainsi que les travaux, les mémoires et les thèses de la communauté. D'autres malheureusement peinent et piétinent sur place mais à qui en vouloir? À Google?

Le corbeau et le renard

La littérature des grands peuples a souvent recours à l'anthropomorphisme pour peindre les travers de leur société et de leurs concitoyens. Les grands sages de l'humanité dont Jean de la Fontaine fait partie ont en fait usage abondamment pour tracer les parallèlles entre le monde des bêtes et le monde des hommes. Comme la plupart d'entre nous, j'adore les fables de la Fontaine. Ses vers m'ont aidée à aimer mes cours de français à l'école primaire. Ils m'ont guidée dans mes premières réflexions sur les hommes, les bêtes et les évènements de la vie et du monde en général. Plus tard, quand j'eus à porter un jugement sur une situation ou à émettre une réflexion sur une personne, comme bien d'autres, j'aime me référer aux propos et aux personnages des fables de ce grand humaniste pour y trouver mes repères.

À la présidente de la Corpo qui a comparé Google à la cigale et les bibliothèques à la fourmi de la fable, j'ai envie de lui dire de relire La Fontaine. Pour ma part, je serai plutôt portée à comparer Google au renard et les bibliothèques au corbeau qui a échappé son fromage (Oups!) pour regarder son beau plumage. Toutefois, pour rester dans le domaine de la littérature des fables, je préfère encore celle-ci qu'un bibliothécaire et une collègue universitaire m'ont fait suivre récemment. Cette fable parle de la fourmi et du lion. Elle n'est pas de la Fontaine, mais elle s'en rapproche par son humour acidulé.






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*À lire: La volée de bois vert envoyée par la PDG de la BAnQ en réponse à l'article La BNQ à l'ère de Google, (Le Devoir 2 novembre 2007) du professeur Guy Laflèche de l'UdeM sur la question de numérisation. Mme Bissonnette, haut fonctionnaire et administratrice de services public répond à un usager, ici M. Laflèche qui reprochait à la BAnQ de ne pas faire numériser ses fonds patrimoniaux. Voici un extrait de la réponse (assez décoiffante , merci, qui servira de leçon à qui ose donner des conseils aux administrateurs) publiée dans le Devoir ÉDITORIAL, jeudi, 8 novembre 2007, p. a6 , Libre-Opinion. Sous le titre BAnQ ne prend pas les mauvais conseils de Lise Bissonnette a écrit: «Sur les conseils de sa maman qu'il cite à répétition (Le Devoir, 2 novembre 2007) de "La BNQ à l'ère de Google",: « Un professeur au département des littératures de langue française de l'Université de Montréal nous reproche de ne pas nous joindre aux quelques bibliothèques universitaires et patrimoniales qui ont accepté de confier la numérisation de leurs livres anciens au géant américain Google. Guy Laflèche a tout faux en ces matières qui ne sont visiblement pas les siennes; j'invite ici sa maman à lui donner de nouveaux et plus judicieux». Pour lire l'article , allez dans Google et faites une recherche à Lise Bissonnette.

Timothy O'Reilly est le fondateur et président directeur général O'Reilly Media, Inc., considéré par les experts du milieu comme un des meilleurs éditeurs de livres électriniques dans le monde. O'Reilly Media est un leader dans le domaine des technologies émergentes dont le WEB 2.0.

Google, les bibliothèques et la revanche de la cigale sur la fourmi Bulletin Corpoclip n.178,janvier-avril 2009 . Editorial de Guylaine Beaudry
ALA, FINRA make unemployment resource available to public libraries
Un leadership inspirant: James H. Billington, le bibliothécaire du Congrès

lundi 30 mars 2009

Le gouvernement du Québec , Microsoft et les logiciels libres (suite)

Du nouveau au sujet de la poursuite de Savoir-Faire Linux contre la Régie des rentes du Québec dont j'ai parlé dans un billet daté de mars 2008. Un an après le dépôt de la plainte déposée par Savoir-faire Linux, la Cour supérieure du Québec a ordonné à à la Régie des Rentes du Québec de communiquer à Savoir -Faire Linux les modalités des contrats qu’elle a signés sans appel d’offres avec Microsoft.
«le juge Claude Bouchard, dans sa décision du 12 mars dernier (2009), estime que cet argument rend légitime la demande de Savoir-Faire Linux de voir les contrats.» Sur le blog de Tristan Péloquin, sous le titre
Microsoft devra divulguer ses contrats avec l’État,on peut lire aussi que:« Le Tribunal estime qu’il y a lieu d’autoriser la communication des contrats ouverts à Savoir-Fraire Linux en ne donnant accès toutefois qu’aux informations nécessaires pour lui permettre d’identifier les parties à celui-ci et ses signataires, la nature du contrat et son objet, et en oblitérant les informations commerciales confidentielles propres à l’entreprise Microsoft Licensing General Partnership, ou tout autre renseignement de nature confidentielle».
Cette annonce est une petite victoire pour l'entreprise montréalaise. Dans la plainte que Savoir-Faire Linux, cette entreprise spécialisée dans les logiciels libres, a déposée en mars 2008 contre la Régie des rentes du Québec portant sur l'octroi à Microsoft d'un important contrat pour le renouvellement du système d'exploitation de son parc informatique a fait valoir que le gouvernement du Québec ce qui a contrevenu au Règlement sur les contrats d’approvisionnement de l’État sur les processus d’attribution des contrats .

Dans la Presse du lundi 30 mars (p.A9), sous le titre Contrat de 1,32 million à Microsoft Tristan Péloquin nous apprend que le gouvernement du Québec persiste et signe. Le ministère de l'Éducation gouvernement du Québec vient de récidiver en octroyant un autre contrat de 1,32 millions sans appel d’offres pour acquérir 1800 licences de la suite bureautique 2007 de Microsoft encore. Ici aussi, le gouvernement a repris le même argument, soit qu'il ne peut y avoir d'appel d'offre puisque seul « Microsoft fournit le logiciel Office 2007», plaidant ainsi qu'il s'agit non une nouvelle offre de services mais d'une mise à jour des produits déjà utilisés. Pour le fondateur Savoir-Faire Linux, l'attribution de ces contrats s'est faite « sans “recherches sérieuses et documentées” de solutions alternatives». Le président de la compagnie Cyrille Béraud ajoute : «C'est comme si le gouvernement changeait son parc d'automobile pour des BMW en disant qu'il n'y a que des BMW qui fabrique des BMW»

Le fait que Microsoft devra dévoiler ses contrats et ouvrir ses livres est un petit pas en avant dans le processus selon Savoir-Faire Linux qui a aussi dénoncé l'opacité des contrats conclus entre le gouvernement québécois avec la multinationale.

Notons que l'usage des logiciels libres est très peu répandu dans les universités québécoises apr ailleurs subventionnées par le gouvernement toutes abonnées à Microsoft. De plus en plus de voix dans les campus s'élève contre ce monopole et demandent que le gouvernement explique son choix de favoriser les outils de Microsoft au détriment des logiciels libres et ouverts. Manque de volonté politique ? Cité dans l'article publié dans la Presse, le professeur Louis Martin, titulaire de la chaire Logiciel libre, finance sociale et solidaire de l'UQUAM ajoute: « Le problème , c'est qu'il y a une profonde méconnaissance de ce que sont ces logiciels. Ce n'est pas une panacée , mais c'est une solution qui mérite d'être étudiée sérieusement».

Cette cause est suivie avec un grand intérêt par les institutions para publiques et publiques au Québec et nul ne doute que le jugement aura une incidence profonde sur le paysage informatique et des pratiques en matière de soumission et d'attribution de contrats de logiciels et d'outils de bureautique.

à lire : mercredi 26 mars 2008. Les logiciels libres : retard au Québec?

lundi 9 mars 2009

Le rapport d'étonnement : pour étonner qui?

On entend parler souvent de ce «nouvel» outil de gestion qu'est le rapport d'étonnement. En fait, le rapport d'étonnement n'a de nouveau que le nom et il y a longtemps que les organisations en font usage et l'incluent dans leur boîte à outils pour sonder les opinions, pour recueillir les commentaires et pour susciter l'adhésion et l'intérêt des usagers et du personnel.

Un regard neuf sur les pratiques et les usages de l'organisation

Sur le blog Diawan.com , le RE est décrit comme un document « généralement court, rédigé pour faire part d’une surprise, d’un sentiment d’incompréhension face à un événement ou une situation ». Le propre d'un RE est le caractère spontané des réflexions et des commentaires car il vise à recueillir les impressions et les sentiments de personnes qui sont face à une nouvelle situation comme un nouvel emploi par exemple. Sur le principe que les premières impressions sont parfois les plus justes et les plus durables (de la même façon que le premier bouquet d'un vin ou la première effluve d'un parfum laisse une trace plus forte dans la mémoire olfactive), il est considéré que les impressions et les commentaires rédigés de première main et livrés de façon spontanée et encore de façon désintéressé (c'est bien plus tard que les nouveaux venus vont apprendre à connaitre les jeux de pouvoir et d'influence qui font partie de la dymnamique de l'organisation) sont en général plus fraîches et plus fiables. Le but est de permettre aux nouveaux venus non seulement de s'investir dans l'organisation par leurs commentaires et leurs idées neuves mais de connaître leur perception sur les pratiques et les usages en cours. Utilisé comme outil d'intégration et d'accueil du nouveau personnel, le RE sert à identifier par les réactions de nouveaux venus ce qui, en termes de pratiques de gestion, d'organisation ou de culture institutionnelle a suscité le plus leur éronnement.

On fait aussi un RE après une session de formation, une réunion importante, ou pour rendre compte de ses impressions sur la tenue d'un congrès, d'un cours ou d'une session de travail, d'une conférence, d'un évènement social, littéraire, artistique, scientifique.

Il y a lieu toutefois de tenir compte des limites du RE. Chaque personne ayant sa propre expérience, un vécu et un parcours professionnel ou intellectuel ou émotionnel particulier, les réactions face au même évènement ou à la même situation ou encore à la même problématique, peuvent être tout à fait différentes d'une personne à une autre. La spontanéité aussi a e ses avantages et ses inconvénients. Le regard «neuf» risque d'être parfois un regard superficiel.

C'est pourquoi, il faut tenir en compte que cet exercice qui a ses qualités, ne serait-ce que par son caractère convivial et sans contrainte, a aussi ses limites. Appliqué comme moyen pour créer le sentiment d'adhésion du nouvel personnel à leur employeur, pour susciter son intérêt, pour solliciter de nouvelles idées et de nouvelles contributions, il peut aussi décevoir quand certaines conditions ne sont pas présentes.

«Je suis dans mon lit bien chaud, et soudain je fais partie d'un plan stratégique»*

Le RE peut aussi décevoir quand les attentes sont irréalistes, conséquence d'un regard trop rapide ou trop optimiste sur les choses. Et rien n'est pire pour la crédibilité de l'administration que quand les gens se rendent compte qu'on a mis la barre trop haute. Il faut garder en tête que dans les organisations, les contraintes de toutes sorte peuvent survenir et que souvent un grain de sable peut enrayer tout le processus. Les promesses irréalistes, parfois de tendance démagogique, formulées dans l'enthousiasme d'une promotion par un administrateur à l'égo un peu trop prononcé peuvent revirer aux dépens de celui-ci. Les dynamiques dans une organisation sont complexes, changeantes et imprévisibles. Dans un des chapitres de l'ouvrage Grandeur et décadence de la planification stratégique/The rise and fall of strategic planning: Henry Mintzberg cite l'exemple du roi dans le Petit Price De Saint Exupéry qui se vantait de pouvoir commander le soleil de se coucher et de se lever ...«à une certaine heure de la journée». Comme quoi, avis à ceux qui veulent changer le monde, un peu d'humilité ne fait jamais tort.


*Propos de Woody Allen reportés par Henry Mintzberg dans Grandeur et décadence de la planification stratégique/The rise and fall of strategeci planning: Henry Mintzberg; traduit de l'américain par Pierre Romelaer. Réédition. Paris : Dunod, c2004. 455 p. ISBN 2100082612. Compte-rendu de lecture par My Loan Duong, mai 2007

À lire aussi:

Intelligence économique et stratégie des entreprises. Rapport Henri MARTRE
Paris, La documentation française. France. Groupe Intelligence économique et stratégie des entreprises, 1994.

Intelligence économique. Les yeux les oreilles de l’entreprise. Bruno Martinet, Yves-Michel Marti. Éditions d’Organisation, c1995

Publié par © My Loan Duong

samedi 7 mars 2009

L'indice de développement des TIC

Les trois critères servant à évaluer le niveau de développement, d'utilisation et d'exploitation des TIC dans une organisation,dans une institution, un service d'information, une bibliothèque, un centre de recherche, plus communément connu comme les indicateurs de développement des TIC portent sur 1/ l'accès aux TIC dans l'organisation (les ressources matérielles et l'infrastructure technologique offerts, i.e.les postes de travail, les prises électriques, les réseaux sans fil disponibles ou non, les logiciels, les outils et services disponibles etc...) 2/ le niveau de compétence des internautes/usagers en regard des TIC et 3/ la satisfaction en matière de réponse aux besoins documentaires des utilisateurs.

Renouveler l'exploitation des stocks

Dans les bibliothèques universitaires, ce niveau de développement de l'utilisation des TIC pose un défi énorme. Les observateurs de la révolution numérique y voient un enjeu pour la profession même des bibliothécaires-documentalistes qui ont désormais perdu désormais le monopole absolu de l'acquisition, de l'organisation et de la gestion des stocks qu'ils détenaient auparavant. Pour faire face à la concurrence suscitée par la privatisation de l'information grâce aux outils de la génération du WEB 2.0, pour reprendre Bertrand Calenge, «les bibliothécaires doivent jouer «sur un double registre: il faut prendre les gens comme ils sont et selon leurs usages et en même temps il faut leur apporter quelque chose de plus».

Prendre les gens comme ils sont dans un milieu universitaire d'une grande métropole nord-américaine comme Montréal où se côtoient quatre universités, c'est disons le franchement se mettre au diapason avec une population de jeunes instruits, ouverts sur le monde et possédant un haut niveau de compétences en regard de l'utilisation des TICs. Cette population s'attend évidemment à ce que l'infrastructure technologiques et les outils de communication et d'exploitation des données offertes par leur université rejoignent celles qu'ils connaissent et utilisent déjà.

* Nommé personnalité de l'Infodoc 2008, Archimag, n.220, décembre 2008-janvier 2009

Les TIC au Canada : constat préoccupant ?

Si on doit se fier au rapport publié récemment par l'Union internationale des télécommunications (UIT) qui a comparé l'évolution des technologies de l'information et des communications (TIC) dans 154 pays sur une période de cinq ans, soit de 2002 à 2007, la position du Canada est préoccupante. Dans le dernier numéro de la Direction Informatique, Alain Beaulieu rapporte qu'il ressort que le Canada « avec un indice de 6,34, le Canada se positionne au 19e rang du classement de l'UIT, seulement deux positions en arrière des États-Unis (6,44)» . Les onze indicateurs servent à établir cet indice UIT de développement des TIC tiennent compte l'accès aux TIC dans chaque pays, de leur utilisation, par leur population, de l'état des compétences dans le domaine des citoyens, du nombre de ménages ayant un ordinateur de la proportion des citoyens ayant accès à Internet et du taux d'alphabétisation de la population.

Cet exercice de comparaison de l'UIT montre que ce sont «les pays d'Europe de Nord sont les pays les plus avancés dans le domaine des TIC [...] Ainsi, on trouve en première position la Suède, dont l'indice atteint 7,50, suivi de la République de Corée (7,26), du Danemark (7,22), des Pays-Bas (7,14), de l'Islande (7,14) et de la Norvège (7,09) ». La corrélation entre le revenu national brut par habitant (à parité de pouvoir d'achat) et le degré d'adoption des TIC est clairement établi, on s'en doute bien mais il y a des exceptions car certains pays figurant en haut du classement comme le cas de la République de Corée qui affiche un degré d'adoption plus élevé que ce à quoi on aurait pu s'attendre, compte tenu de son niveau de revenu et ce qui est encourageant «en termes d'évolution, les auteurs du rapport notent une amélioration généralisée du niveau de développement des TIC dans tous les pays, sauf un (Myanmar), au cours des cinq dernières années.»

D'autre part, pour toutes sortes de raisons (instabilité politique, problèmes d'ordre structurel), certains pays ont fait de meilleurs progrès que d'autres. On note que des pays d'Europe de l'Est comme Les États baltes et la Roumanie font partie des pays qui ont progressé beaucoup dans ce domaine de même que le Luxembourg, les Émirats arabes unis, l'Irlande, Macao (Chine), le Japon, l'Italie et la France. Le Pakistan, l'Arabie saoudite, la Chine qui est passée de la 90e position à la 73e durant cette période et le Viet Nam, sont bien remontés dans le classement de l'UIT. Mais au niveau de l'accès aux TIC, ce qui couvre la téléphonie fixe et mobile, la largeur de bande Internet et les ménages ayant un ordinateur et une connexion Internet, les progrès sont les plus perceptibles mais par contre pour l'utilisation des TIC, qui inclut le nombre d'internautes et les connexions à large bande fixe et mobile, les progrès ont été plus lents.

Même si, comme le note l'auteur «l'indice du Canada ait augmenté entre 2002 et 2007lequel est passé de 5,33 à 6,34, son rang dans le classement de l'UIT a toutefois régressé de façon importante durant cette même période, passant de la 9e position à la 19e» .

Il appert que globalement l'ampleur et l'évolution de la fracture numérique mondiale,de cette fracture n'a pas vraiment changé entre 2002 et 2007. et c'est à Singapour et aux États-Unis que les TIC coûtent le moins cher.Il s'agit que déterminer si «le prix combiné du coût moyen de la téléphonie fixe, de la téléphonie mobile et de l'accès Internet à large bande » a beaucoup augmenté.
Dans le monde, en 2008 les prix des TIC représentaient, en moyenne, 15 % du revenu national brut moyen par habitant. Pour certains pays développés il représente la de 1,6 % du revenu national brut et monte à 20% pour les pays en développement. Ce qui montre clairement l'ampleur du fossé numérique entre les oays à faibles revenu et les pays riches. Notons que le Canada fait partie des trois pays où l'accès Internet à large bande coûte le moins cher avec les États-Unis et la Suisse, «alors que c'est à Hong Kong (Chine) que la téléphonie mobile coûte le moins cher.»

Publié par © My Loan Duong

samedi 28 février 2009

Le beau ... et l'image du beau

Disons le, tout de suite, la première partie de ce titre est emprunté à nul autre que le célèbre chroniqueur du journal la Presse, Pierre Foglia*, la deuxième partie du titre vient de votre humble servante qui signe ce billet.

En août 2008, lors des cérémonies d'ouverture des Jeux olympiques à Pékin, un journaliste a suscité toute une polémique en dévoilant que la belle voix qu'on entendait n'appartenait pas à la jeune fille qui était sur la scène mais à une autre fillette dont «le visage est moins rond et aux dents croches ». On crie au scandale, au manque de transparence, au mensonge médiatisé. On parle de discrimination, d'hypocrisie institutionnelle, de maquillage (sans jeu de mots) de la vérité. On s'élève contre cette «mise en scène» qui ne donne pas sa chance au coureur et on plaint la fillette qui, à cause cet idéal de perfection de la part des dirigeants de son pays , a été privée injustement de la reconnaissance publique. Encore mieux, on oppose à l'idéal de la perfection les idéaux de justice et d'équité ou d'égalité.

Or , si je ne me trompe il s'agit ici d'une cérémonie, c'est à dire d'un spectacle, d'une représentation. La Chine se devait de faire quelque chose de magnifique et nous n'attendions rien de moins que ça. Quoi de plus normal que de réunir toutes les conditions pour que tout soit le beau possible? N'est ce pas cela le but des jeux olympiques : célébrer le talent, la force, la beauté, bref, la perfection?

Alors que feignons nous? Pourquoi crions nous au mensonge et faisons nous semblant de réclamer la vérité... quelle vérité? Si on applique la logique formelle du franc jeu, comment devrions nous alors qualifier les programmes d'accès à l'égalité des chances et de discrimination positive (qui sont quand même des acquis sociaux) où les candidats sont sélectionnés sur des critères autres que seulement la compétence et l'expérience? Pour satisfaire les objectifs d'équité/égalité, des employeurs ont alors privé des personnes l'accès à des postes auxquelles elles auraient eu droit normalement. À toute vistesse, souvent, on a vu des administrations pibliques embaucher des personnes sans expérience à des postes de responsabilité pour remplir les quotas fixés par le gouvernement en termes de représentation ethinique et autres.
À mon avis, c'est jouer les vierges offensées et oublier un peu vite, tous les artifices où on sélectionne les candidats sur la base de l'origine ethnique, du sexe, etc....

Dans un monde idéal, parfait mais utopique, la Vérité devrait en tout temps triompher. Dans le vrai monde, il y a une pluralité de valeurs et de finalités. Chaque domaine comporte le sien et il est clair les lois mathématiques ne peuvent s'appliquer apr exemple à la médecine ou au droit. Dans les circonstances il s'agit d'une représentation publique, médiatisée pour célébrer le beau et la perfection. Alors, affirmer que la Chine a jeté de la poudre aux yeux du monde parce que 'elle a subtitué le visage d'une fillette au détriment de la voix d'une autre me semble paradoxal. La perfection serait que la fillette soit belle comme sa voix mais quand on ne peut réunir les deux critères, soit la compétence et le ...teint idéal, que faire?

Pour finir, je relate le billet du chroniqueur Pierre Foglia à propos d'une expérience initiée par le Washington Post mettant un grand maitre du violon, Joshua Bell, déguisé en mendiant, dans le métro, à la station les plus fréquentée à Washington d.c., avec un Stradivarus authentique datant de 1713. Ce 12 janvier 2009, à l'heure de pointe, un peu avant 8 heures du matin, sur les 1070 personnes (les caméras cachées le confirment) sont passées devant le maestro qui a joué pendant 45 minutes des airs de Schubert, Bach, Massanet. Devant cette musique sublime, seules 27personnes a jeté négligemment dans son chapeau une pièce et une seule personne a reconnu le virtuose. La caméra a aussi montré que les enfants, plus spontanés, se sont arrêtés plus fréquemment que les adultes.

Aux esprits qui ont sauté très vite aux conclusions, déplorant 1/ que le monde est peuplé d'abrutis, incapables de détecter le beau et 2/ que les enfants sont plus sensibles à la beauté que les adultes, comme le chroniqueur, je dirais aussi que j'aurai peut-être au plus, si je n'étais pas trop pressée, moi aussi jeté négligemment un trente sous dans le chapeau de M. Bell. Quant aux enfants, sauf exception, je serai aussi plus portée de croire que ceux qui se sont arrêtés devant le musicien l'ont fait en raison du caractère inusité, divertissant et distrayant de la scène.

Les personnes qui ont entendu le concert ne se sont pas arrêtées pour écouter le musicien. Pourtant cette musique est offerte sans cérémonie sans mise en scène, sans artifices. Sommes nous vraiment dans un monde d'abrutis, de rustres insensibles à la beauté sans artifices, ou est-ce tout simplement parce que nous sommes habitués que le beau se présente aussi avec l'image du beau?

Le beau par Pierre Foglia dans la Presse, samedi le 14 février section A7

Publié par © My Loan Duong

Mendeley, un nouvel outil de gestion et de partage des ressources documentaires trèes prometteur !

Mendeley: une nouvelle plateforme de gestion, d'organisation et de partage de données et de ressources pour les organisations savantes à découvrir.

Avec Mendeley*, des chercheurs des universités américaines et anglaises ont un nouvel outil d'exploitation et de gestion des travaux, des articles et des rapports de recherche. Crée par Victor Henning, un étudiant en doctorat à la Bauhaus-University de Weimar en Allemagne, le site interactif de recherche et de gestion est en train de prendre tranquillement sa place parmi les outils les plus innovateurs de gestion et de découverte dans le paysage des ressources et des outils de la génération du WEB 2.0par la qualité de la plateforme et le contenu du portail. Le site de Mendeleu présente toute une gamme d'outils et de logiciels libres compatibles avec les systèmes d'exploitation Windows, Mac et Linux pour le partage et l'exploitation des ressources informationnelles.

Publié par © My Loan Duong

Mendeley offre sur son site une gamme d'outils des plus variés pour construire des profils thématiques, faire des extractions des données, participer au partage des citations et des références, élaborer des bibliographies compatibles avec Word et les différents outils de bureautique par l'extraction automatique des bibliographies, indexer et gestion des articles par métadonnées, traiter et diffuser des rapports, des travaux et des dossiers numériques. Tous ces ces outils présentent une panoplie de services qui permettent en toute convivialité le partage, la diffusion et l'échange d'informations et de ressources. La plateforme de Mendeley est, à mon avis, assez impressionnante et Outre-Atlantique, les milieux universitaires commencent à s'y intéresser. Dans les plus grandes universités américaines comme Cambridge, Johns Hopkins, et Columbia, Mendeley commence à faire des adeptes. Dans les institutions qui l'ont adopté, à l'Université de Michigan et à Darmouth dans le New Hampshire où la plateforme sert à la gestion et à l'exploitation des ressources de la bibliothèque les commentaires des spécialistes en gestion de l'information dont les bibliothécaires sont fort élogieux.

Mendeley va passer à une vitesse supérieure grâce à la collaboration de grands joueurs comme Skype (le logiciel gratuit pour les appels gratuits de partout dans le monde), de Last.fm (la plus grande radio sur le web et la plus grande bibliothèque de musique dans le monde) et de Warner Music Group qui ont manifesté leur intérêt pour développer d'autres applications en collaboration avec le groupe fondé par Victor Henning. Sur le blogue du site de Mendeley, les fondateurs de Mendeley annoncent aussi une association avec CiteULike, le site bien connu de gestion des signets personnels et professionnels.


*Mendeley Ltd.112 Clerkenwell RoadLondon EC1M 5SA,United Kingdom, Mail: Victor.henning@mendeley.com
Tel.: +44 (0)207 253 1595

lundi 16 février 2009

Réjean Savard, une des cinq personnalités de l'infodoc 2008

Le magazine Archimag de décembre 2008-janvier 2009 a publié les noms des cinq personnalités qui ont marqué le milieux de l'information et de la documentation en 2008. Parmi les personnalités retenus par les votes de 852 personnes qui ont répondu au questionnaire, figurent Bertrand Calenge, auteur de plusieurs ouvrages d'autorité sur l'organisation et le traitement des ressources documentaires, Olivier Ertzscheid, maître de conférence et auteur du blogue Affordance , Dominique Lahary, conservateur de la bibliothèque départementale de prêt du Val-d'oise, auteur des sites Lahary.fr/pro et Lahary.wordpress.com , Silvère Mercier, bibliothécaire et animateur du blog Bibliobsession . Il est à noter que ce blogue figure parmi les premiers dans le classement du répertoire des blogues Wikio dans la catégorie Science et Réjean Savard, professeur titulaire à l'École de bibliothéconomie et des sciences de l'information (EBSI) de l'Université de Montréal au Québec et le président de l'Association internationale francophone des bibliothécaires et documentalistes (AIFBD). Réjean Savard est l'un des présidents fondateurs de l'Association qui a tenu son premier congrès l'été dernier au début du mois d'août à Montréal. Ce congrès dont les actes seront publiés dans le courant des prochains mois en 2009 a réuni plus de 250 participants de provenance de 23 pays.


Les répondants peuvent proposer jusqu'à cinq noms de personnes susceptibles de figurer dans la liste finale. Des noms ont été ajoutés à la liste proposée par les organisateurs et on note cette année que les blogueurs occupent une place de choix dans la liste des sélectionnés ce qui confirme l'impact des outils de réseaux sociaux comme le blog sur la visibilité des personnalités retenues. On mentionne l'absence de présences féminines chez les élus de cette année, mais ce n'est que partie remise, je l'espère bien.

À lire: Archimag, n.220, décembre 2008-janvier2009 Personnalités de l'infodoc 2008: très grande participation . Cet articles font état des propos des cinq personnalités recueillis par Archimag
Publié par © My Loan Duong

lundi 9 février 2009

Le temps des grands ménages

Par les temps qui courent, il n'y a pas de jours qui s'écoulent sans que la rémunération des administrateurs des organismes et des institutions subventionnés par l'état au Québec, publiques et parapubliques ne fasse les manchettes. Pour la plupart des citoyens, en ces temps de disettes et crises meurtrières o pour l'économie et l'emploi, il est évident que les rémunérations et les primes de séparation qui frisent dans certains cas le demi million de certains gestionnaires d'organismes subventionnés par l'argent des contribuables ont l'allure de vols de grand chemin réalisations ou aux résultats plus que décevants qui accompagnent les feuilles de route de ces grands administrateurs de l'état.

Dans le contexte d'économies en déroute, de catastrophes boursières, de faillites et de fermetures d'entreprises, de licenciements, il ne faudra pas s'étonner que la rhétorique dans les médias de ces temps ci soit assez particulière. «It smells blood» diront certains. Dans les médias, les propos évoquent le sang. On parle de «décapitation en haut lieu » (Radio-Canada, Nouvelles de 18 heures, le 8 février 2009, de «têtes qui roulent» (La Presse, Section Affaires, 9 février 2009) comme si par la voix des médias, le «petit peuple» réclamait réparation et justice pour punir les gestionnaires cupides et les administrateurs rapaces qui l'ont spolié. Pour alimenter ce climat plus que malsain, la révélation des plantureuses primes de séparation que de hauts dirigeants continuent d'empocher qui avant étsaient considérées comme normales font bondir. On cite telle vice rectrice qui, de février 2006 à septembre 2007 a touché une rémunération totale de 760 000$, incluant une prime de départ de 321 000$ pour moins de deux ans d'exercice. On cite le cas des responsables de cette autre université remercié avant la fin de son mandat avec plusieurs centaines de milliers de dollars malgré une gestion désastreuse, de ce directeur général d'une autre institution qui a pris sa retraite anticipée avec une prime de séparation de plusieurs fois six chiffres alors que le budget d'acquisition de son service a été amputé en pleine année académique de plus d'un million de dollars, de cette personne qui occupe le poste d'ombudsman dans la même institution dont les deux mandats ont été complétés mais qui bénéficie d'une clause permettant de toucher son plein salaire aussi longtemps qu'elle n'est pas reclassée dans une autre fonction au sein de l'institution, et aussi que la plupart les cadres supérieurs comme les autres dans ces organisations bénéficient de ce privilège qu'est la la sécurité d'emploi «mur à mur» tout comme les syndiqués dont le salaire moyen est de 40 000$.

Faire acte de modestie

Au Québec, dans les institutions publiques et para publiques, les cadres supérieurs bénéficient de la permanence d'emploi. Protégés par des contrats de travail béton, ces cadres supérieurs peuvent rester en fonction jusqu'à leur retraite sans devoir rendre des comptes jusqu'à l'âge légal de pour toucher leur pension dans le pires des cas, ils sont mis en retrait sur des tablettes en attendant leur retraite (nous en connaissons tous quelque uns de ces jeunes dinosaures dans nos milieux de travail). Mais comment cela peut-il être autrement puisque tous s'abreuvent à la même source? Sans parler de l'obsolescence de la chaine de gestion et de l'impossibilté de déterminer dans bien des cas de l'imputabilité des personnes en charges. La commission d'enquête présidé par le juge Gomery en a fait état. Certains adminitrations fonctionnent dans un climat glauque et opaque où plane la menace d'accusation de «manque de loyauté» sur ceux qui parlent trop..

Rahm Emanuel, le chef de cabinet du nouveau président américain Barack Obama, connu pour ses talents de négociateur et ses coudées franches avait dit que les périodes de crise sont d'immenses occasions pour faire le grand ménage. Et l'admistration D'obama a donné l'exemple en réduisant le plafond salarail des pdg des organismes subventionnés par l'état américain à 500.000$. Les changements sytémiques présentent des opportunités pour redistribuer les rôles. Et si chacun commençait par le faire dans sa propre maison?

Publié par © My Loan Duong

jeudi 8 janvier 2009

Les bibliothèques de l'Université McGill :« des centaines de milliers de ressources au bout de vos doigts»


Pour la nouvelle année 2009, la première université canadienne, l'université McGill vient d'offrir à ses anciens diplômés un cadeau de choix. Dorénavant, ceux-ci pourront avoir accès aux bases de données et aux ressources électroniques des bibliothèque de leur Alma Mater à partir de chez eux. L'accès est gratuit et comme le mentionne Janine Schmidt, directrice de la bibliothèque de Trenholme: « Nous voulons de cette façon remercier nos finissants et prouver notre reconnaissance à nos anciens étudiants pour leur formidable soutien et leur contribution au développement de cette grande université au fil des ans».

Les ressources en ligne qui sont maintenant disponibles aux anciens de l'université comprennent aussi un fonds de 155 000 images des collections des grands musées dans le monde et la base Epocrates Online qui recense des informations sur plus de 3 3000 médicaments en regard de médecines alternatives. Et l'offre ne cessera pas de s'agrandir: «Dorénavant, chaque fois que nous négocions avec les fournisseurs l'accès à de nouvelles bases, nous demandons que cette entente soit ouverte aussi pour nos diplômés», ajoute Janine Schmidt.

On peut s'inscrire et obtenir une adresse e-mail et un mot de passe en s'inscrivant sur le site Alumnilife Community. Un service d'aide en ligne de type «chat» est aussi disponible pour tous ecux qui veulent communiquer avec un bibliothécaire de l'université.

Un Canadien dans la famille du nouveau président américain

Nous avons tous suivi avec beaucoup d'espoir et d'émotion la dernière campagne présidentielle américain. Le premier président noir est issu d'une famille multi ethnique, puisque de son deuxième mariage avec un Indonésien, la mère de Barack Obama a eu aussi une fille nommée Marya Soetoro. Marya Soetorao est marié à un Candien d'origine chinoise, Konrad NG, de Burlington en Ontario actuellement professeur adjoint à l'Université de Hawai en au Manoa's Academy of Creative Media est diplômé de McGill en 1996.

Malgré une année très chargée, car tous les deux ont été très actifs dans la campagne présidentielle, Konrad a pris quelques journée pour faire visiter à sa femme, la demi-soeur du prochain président américain, Montréal et McGill au cours l'été dernier. Selon Konrad, elle a été enchantée de connaître Montréal et si le président américain le veut aussi, il sait à qui s'adresser pour lui faire visiter cette belle ville: « Et j'espère bien avoir l'occasion de lui faire goûter le plat national des Québécois, la poutine, et l'amener voir un match des Canadiens»

Source : Daniel McCabe, McGill News, Alumni magazine, winter 2008-2009

Publié par © My Loan Duong, MLS McGill

mardi 6 janvier 2009

« Gardez-vous de vendre l'héritage ....»

«Gardez-vous, leur dit-il, de vendre l'héritage
Que nous ont laissé nos parents :
Un trésor est caché dedans.»

Jean De la Fontaine - Le laboureur et ses enfants

Tous les trentièmes jours du mois de décembre depuis que le Répertoire national des Films (National Film Registry)a été créé, il y a plus de c'est au directeur de la Bibliothèque du Congrès que revient l'honneur de sélectionner les 25 films qui feront partie de ce panthéon. Depuis vingt ans, cinq cents titres considérés comme culturellement, historiquement et esthétiquement les plus marquants ("culturally, historically or aesthetically") ont été sélectionnés en fonction de ces critères et considérés comme des trésors nationaux. Le Bibliothécaire du Congrès , James H. Billington indique que tous les meilleurs films dans tous les genres et les styles sont choisis pour produire un échantillonnage des plus significatifs de la production cinématographique américaine. Parmi ceux-ci, "The Asphalt Jungle," "Deliverance," "A Face in the Crowd," "The Invisible Man," "Sergeant York" et "The Terminator" qui couvrent la période de 1910 à 1989 font partie de ce prestigieux palmarès. Ces films ne sont pas nécessairement les meilleurs films ni les plus populaires mais sont les plus représentatifs de la culture et des tendances de leur époque.

Ce répertoire «reflète l'extraordinaire créativité du peuple américain depuis l'arrivée du septième art dans les années 1890 » rappelle Billingtonest et est d'autant plus indispensable que déjà le pays a perdu la moitié de la production datant de la période précédant 1950, faute de moyens préventifs mis en place pour préserver les bandes d'acétate qui se sont détériorés avec le temps.Il est aussi un outil éducatif pour les générations à venir et permet à la nation de saisir la grande diversité du patrimoine cinématographique produit par ses artistes et créateurs».

C'est au Bibliothécaire du Congrès que revient le privilège de prendre la décision finale pour le choix des titres qui lui sont proposés par un comité d'experts du National Film Preservation Board et des memebres de la division des ressources cinématographiques du Library of Congress.

Depuis Septembre 2008 en vertu du "Library of Congress Sound Recording and Film Preservation Programs Reauthorization Act" chaque titre répertorié est assuré d'être conservé au Packard Campus.

À lire December 30, 2008
Cinematic Classics, Legendary Stars, Comedic Legends and Novice Filmmakers Showcase the 2008 Film Registry


Publié par © My Loan Duong, MLS McGill