Répertoire de 830 dépôts d'archives en accès ouvert: OpenDoar: 830 dépôts d'archives sont répertoriés dans la base OpenDoar , hébergée par l'Université de Nottingham (Grande-Bretagne) avec la collaboration de l'université de Lund (Suède), le CURL (Consortium of Research Libraries), l'OSI (Open Society Institute), le JISC (Joint Information System Comittee) et le SPARC Europe (Regroupement des bibliothèques européennes). Pour assurer la qualité des sites, chaque dépôt sélectionné est testé et évalué par l'équipe éditoriale afin de répondre aux besoins du milieu universitaire et de la recherche. (Source: NetSources, n.65, novembre-décembre 2006, p.13)
Un wiki sppécialisé en bibliothéconomie et en sciences de l'information : BibliopediaLancé en 2006 par le conservateur de la médiathèque du Perreux-sur-Marne, David Liziard, Bibliopedia est le premier wiki francophone en bibliothéconomie. Conçu avec la même interface que Wikipedia, connu maintenant à l'échelle planétaire, Bibliopedia, est un web collaboratif' Sa vocation est "de compléter le portail Sciences de l'information de Wikipédia, en permettant une approche plus pratique, sans l'aspect encyclopédique".
Dans Bibliopedia, on trouve des articles sur les métiers des sciences de l'information, l'histoire du livre et de l'information, les pratiques professionnelles des bibliothécaires, des archivistes, de documentalistes, le catalogage, l'indexation, le développement des collections, la diiffusion de l'information, l'organisation des ressources documentaires, le marketing des services, la gestion des services et des institutions, l'informatique documentaire, ainsi qu'un grand nombre de sites reliés à la profession, des revues professionnelles en ligne, des listes de diffusion et des "biblioblogs". Tous les bibliothécaires du monde francophone sont invités à partager leurs expertises et de contribuer à faire de ce wiki un outil collectifs de partage de connaissances et des (bonnes) pratiques en bibliothéconomie. (Source NetSources, n. 65, novembre-décembre 2006, p.9)
Par My Loan Duong, MLS
jeudi 24 janvier 2008
lundi 21 janvier 2008
Des gestes «fédérateurs» : la Bibliothèque Royale de Belgique au service de la fédération belge
Quand politique et culture s'unissent pour l'unité nationale. Dans un ensemble de gestes fédérateurs dont le but «réveiller la belle endormie», le nouveau directeur général de la Bibliothèque Royale de Belgique veut mettre la culture au service de l'unité nationale et propose un plan stratégique pour « faire en sorte que les Belges soient fiers de leur bibliothèque».
Dans le contexte où l'unité belge est menacée plus que jamais par les querelles entre les deux grandes communautés francophone et néerlandophone, pour Patrick Lefèvre, historien renommé, arrivé à la tête de cette institution il y a deux ans après avoir été directeur de la bibliothèque de l'Armée, la ligne de conduite est de « rester [...] équitables à l'égard de chacune des communautés dont nous gérons fédéralement l'héritage culturel commun». De là vient le fondement de sa mission: celle de faire en sorte que cette prestigieuse bibliothèque de plus de cinq millions de titres imprimés et de plus de un millions de musique, d'estampes et de dessins, dont les collections somptueuses, parmi les plus connues au monde, qui sont déjà un facteur de rayonnement par la richesse de ses fonds deviennent aussi un facteur d'unité pour toute la nation belge.
Dans le cadre de cette stratégie, le directeur propose une série d'actions visant à renforcer l'image de la Bibliothèque comme dépositaire du patrimoine commun de tous les Belges concrétisées sous forme de programmes de grandes expositions pour mettre en valeur les fonds, ou de création de nouveaux espaces comme l'aménagement d'un jardin à l' intérieur de la bibliothèque, de l'ouverture d'un musée du livre, de l'agrandissement des salles de consultation. En n'oubliant pas les initiatives visant à promouvoir le sentiment d'unité nationale, par exemple cette initiative d'agrémenter les casiers des lecteurs de portraits d'écrivains des deux communautés, façon symbolique de stimuler la coopération aussi entre les équipes flamande et francophone et de faire travailler ensemble tout ce beau monde, qui jusqu'ici oeuvrait chacun de leur bord, «sans concertation et avec une certaine rivalité». Ouvrir la BR à un plus grand nombre d'usagers figure parmi les décisions visant à promouvoir cette vision, comme celle de permettre au public d'accéder aux «chambres hautes» de lecture, c'est à dire aux espaces jusqu'ici réservés aux chercheurs (à l'élite) qui, de surcroît, pouvaient faire garder sur les tables des documents pendant plusieurs jours. Évidemment, l'implantation de la bibliothèque virtuelle est dans les cartons. En attendant la mise en place d'une bibliothèque numérique nationale, la BR participe activement à la construction de la future bibliothèque numérique francophone dans le contexte des grands travaux du chantier numérique européen puisque c'est à Bruxelles que se sont réunis en septembre 2007 les responsables des bibliothèques nationales de langue française.
Le budget annuel total de la BR est de 12 millions d'euros et d'un effectif de 300 personnes , réparti également entre Flamands et francophones. La bibliothèque est ouverte 58 heures par semaine.
Source: Livres de France, janvier 2008, p.22
Dans le contexte où l'unité belge est menacée plus que jamais par les querelles entre les deux grandes communautés francophone et néerlandophone, pour Patrick Lefèvre, historien renommé, arrivé à la tête de cette institution il y a deux ans après avoir été directeur de la bibliothèque de l'Armée, la ligne de conduite est de « rester [...] équitables à l'égard de chacune des communautés dont nous gérons fédéralement l'héritage culturel commun». De là vient le fondement de sa mission: celle de faire en sorte que cette prestigieuse bibliothèque de plus de cinq millions de titres imprimés et de plus de un millions de musique, d'estampes et de dessins, dont les collections somptueuses, parmi les plus connues au monde, qui sont déjà un facteur de rayonnement par la richesse de ses fonds deviennent aussi un facteur d'unité pour toute la nation belge.
Dans le cadre de cette stratégie, le directeur propose une série d'actions visant à renforcer l'image de la Bibliothèque comme dépositaire du patrimoine commun de tous les Belges concrétisées sous forme de programmes de grandes expositions pour mettre en valeur les fonds, ou de création de nouveaux espaces comme l'aménagement d'un jardin à l' intérieur de la bibliothèque, de l'ouverture d'un musée du livre, de l'agrandissement des salles de consultation. En n'oubliant pas les initiatives visant à promouvoir le sentiment d'unité nationale, par exemple cette initiative d'agrémenter les casiers des lecteurs de portraits d'écrivains des deux communautés, façon symbolique de stimuler la coopération aussi entre les équipes flamande et francophone et de faire travailler ensemble tout ce beau monde, qui jusqu'ici oeuvrait chacun de leur bord, «sans concertation et avec une certaine rivalité». Ouvrir la BR à un plus grand nombre d'usagers figure parmi les décisions visant à promouvoir cette vision, comme celle de permettre au public d'accéder aux «chambres hautes» de lecture, c'est à dire aux espaces jusqu'ici réservés aux chercheurs (à l'élite) qui, de surcroît, pouvaient faire garder sur les tables des documents pendant plusieurs jours. Évidemment, l'implantation de la bibliothèque virtuelle est dans les cartons. En attendant la mise en place d'une bibliothèque numérique nationale, la BR participe activement à la construction de la future bibliothèque numérique francophone dans le contexte des grands travaux du chantier numérique européen puisque c'est à Bruxelles que se sont réunis en septembre 2007 les responsables des bibliothèques nationales de langue française.
Le budget annuel total de la BR est de 12 millions d'euros et d'un effectif de 300 personnes , réparti également entre Flamands et francophones. La bibliothèque est ouverte 58 heures par semaine.
Source: Livres de France, janvier 2008, p.22
Libellés :
Bibliothèque Royale de Belgique -
jeudi 10 janvier 2008
Wayback, la machine pour voyager dans le temps à l'ère d'internet
Vous aimeriez savoir de quoi a l'air le site Web de la bibliothèque de bibliothéconomie en 2000? WayBack vous permet de voyager dans le le temps et d'apprécier en même temps la vitesse à laquelle le Web évolue à travers les changements dans le design, les contenus, les graphismes, etc... Voilà le site de l'outil qui vous permet de faire cette exploration dans le passé: http://www.archive.org/web/web.php
C'est Brewster Kahle, un spécialiste de l'intelligence artificielle du prestigieux Massachusetts Institute of technology (MIT) qui a inventé cet outil, le Wais, considéré comme le précurseur des systèmes de publication et de moteur de recherche Internet, en 1989. Dans le monde changeant et volatile de l'internet, archiver un site est toute une gageure. Considérant que la durée moyenne d'un site est de cent jours, Kahle a donc créé sa machine à remonter le temps pour revisiter les sites tels qu'ils étaient il y a cinq ans ou dix ans afin de de retrouver la trace des contenus, de faciliter l'accès à l'information et transmettre le savoir aux générations suivantes. Ce sont littéralement des "snapshots" effectués à plusieurs moments au cours des années!. Tout simplement génial pour quiconque veut observer l'évolution et l'historique d'un site. Il y a également un mode de recherche avancé.
Pour rechercher les sites de l'UdeM depuis 2000 (l'archivage des sites de notre institution commence à cette date), inscrivez l'URL de l'UdeM dans la fenêtre supérieure à droite de l'écran, puis cliquez sur Bibliothèques de l'UdeM puis sur le lien Bibliothèque de bibliothéconomie et des sciences de l'information et vous verrez comment ces sites étaient aux différentes époques depuis que WayBack a commencé à les archiver. Je vous rappelle que le site de la bibliothèque de bibliothéconomie a été créé en 1996, un peu de temps après celui de l'EBSI.
Jusqu'à présent, Wayback a archivé jusqu'à plus de 65 millions de page web remontant de 1996.
Source : www.collectioncanada.gc.ca/archivesweb/
Merci à mon collègue Robert Bilodeau de l'Uquam de m'avoir fait suivre l'information
C'est Brewster Kahle, un spécialiste de l'intelligence artificielle du prestigieux Massachusetts Institute of technology (MIT) qui a inventé cet outil, le Wais, considéré comme le précurseur des systèmes de publication et de moteur de recherche Internet, en 1989. Dans le monde changeant et volatile de l'internet, archiver un site est toute une gageure. Considérant que la durée moyenne d'un site est de cent jours, Kahle a donc créé sa machine à remonter le temps pour revisiter les sites tels qu'ils étaient il y a cinq ans ou dix ans afin de de retrouver la trace des contenus, de faciliter l'accès à l'information et transmettre le savoir aux générations suivantes. Ce sont littéralement des "snapshots" effectués à plusieurs moments au cours des années!. Tout simplement génial pour quiconque veut observer l'évolution et l'historique d'un site. Il y a également un mode de recherche avancé.
Pour rechercher les sites de l'UdeM depuis 2000 (l'archivage des sites de notre institution commence à cette date), inscrivez l'URL de l'UdeM dans la fenêtre supérieure à droite de l'écran, puis cliquez sur Bibliothèques de l'UdeM puis sur le lien Bibliothèque de bibliothéconomie et des sciences de l'information et vous verrez comment ces sites étaient aux différentes époques depuis que WayBack a commencé à les archiver. Je vous rappelle que le site de la bibliothèque de bibliothéconomie a été créé en 1996, un peu de temps après celui de l'EBSI.
Jusqu'à présent, Wayback a archivé jusqu'à plus de 65 millions de page web remontant de 1996.
Source : www.collectioncanada.gc.ca/archivesweb/
Merci à mon collègue Robert Bilodeau de l'Uquam de m'avoir fait suivre l'information
jeudi 3 janvier 2008
Plagiat, utilisation non autorisée de travaux intellectuels versus droits d'auteur, droits de citation, propriété intellectuelle
Une nouvelle juridiction renforce le droit de citation et dresse un autre obstacle contre le fléau du plagiat
Désormais «les juges s'attachent essentiellement à ce que l'oeuvre à laquelle la citation est incorporée ne fasse pas concurrence à l'oeuvre citée». Pour Emmanuel Pierrat, l'article L.122-5 du Code de la propriété intellectuelle qui indique que la «citation doit être courte» pour que lecteur «intéressé par l'oeuvre de départ ne puisse se dispenser de sa lecture». Bref, le droit de citation ne doit pas porter ombrage au droit de l'auteur et ne peut par conséquent s'exercer que «lorsque l'oeuvre est divulguée». Cette juridiction renforce le droit de la propriété intellectuelle en protégeant les créateurs contre le phénomène du plagiat et encadre l'utilisation (parfois abusive ) des citations au détriment des propriétaires de l'oeuvre intellectuelle.
*Livres Hebdo, n. 713, 7 décembre 2007
Guides de copyright dans les bibliothèques
Dans le nouvel univers numérique et avec la généralisation d'internet, les bibliothécaires sont placés devant la nécessité, voire l'urgence, d'informer leurs communautés respectives de leurs droits et devoirs en regard des aspects juridiques entourant l'utilisation des ressources documentaires. Pour aider et guider leurs usagers dans le dédale de plus en plus complexe des droits d'auteur, des droits de citation, de la propriété intellectuelle, des droits des marques, des droits à l'image des personnes, beaucoup de bibliothèques universitaires ont mis sur leurs sites des pages traitant des usages et des principes éditoriaux, des problématiques et des enjeux entourant l'utilisation et l'exploitation des contenus. Dans cette mouvance, le Groupe des universités canadiennes (Canadian University Intellectual Property Group) composé des représentants des universités de l'Alberta, de la Colombie britanniques, de Laval, de McGill, de McMaster, de Montréal, de Queen's, de Toronto, de Waterloo et de Western Ontario a préparé pour l'usage des communautés universitaires du pays le guide sur la propriété intellectuelle , dont la version anglaise, intitulée guide to protecting Intellectual Property est publiée sur le site des bibliothèques de l'Université de Toronto. Ce guide couvre les aspects touchant les droits d'auteur et de propriété intellectuelle sur les brevets, sur les publications, sur les savoir-faire ou pratiques (know-how), sur les utilisations d'outils informatiques , sur les modes et les processus de commercialisation des recherches.
Sur le site de Washington University, une rubrique intitulée Scholarly Communications traite des changements dans le paysage de la communication savante et son impact sur l'enseignement, l'apprentissage et la formation et des incidences financières sur le budget de l'Université.
À noter aussi l'initiative de nos collègues bibliothécaires de l'Université Concordia, Olivier Charbonneau et Alex Guindon qui ont récemment publié un Guide sur le droit d'auteur (Copyright Guide) , fort complet et très bien documenté, à l'instar de University of Houston qui a déposé sur le sien un Copyright Guide.
Et bien sûr, ne manquez pas sur le site de notre institution: «Le droit d'auteur, ça compte: questions et réponses à l'intention du personnel enseignant (version PDF)»
Par My Loan Duong, MLS, BBSI
Désormais «les juges s'attachent essentiellement à ce que l'oeuvre à laquelle la citation est incorporée ne fasse pas concurrence à l'oeuvre citée». Pour Emmanuel Pierrat, l'article L.122-5 du Code de la propriété intellectuelle qui indique que la «citation doit être courte» pour que lecteur «intéressé par l'oeuvre de départ ne puisse se dispenser de sa lecture». Bref, le droit de citation ne doit pas porter ombrage au droit de l'auteur et ne peut par conséquent s'exercer que «lorsque l'oeuvre est divulguée». Cette juridiction renforce le droit de la propriété intellectuelle en protégeant les créateurs contre le phénomène du plagiat et encadre l'utilisation (parfois abusive ) des citations au détriment des propriétaires de l'oeuvre intellectuelle.
*Livres Hebdo, n. 713, 7 décembre 2007
Guides de copyright dans les bibliothèques
Dans le nouvel univers numérique et avec la généralisation d'internet, les bibliothécaires sont placés devant la nécessité, voire l'urgence, d'informer leurs communautés respectives de leurs droits et devoirs en regard des aspects juridiques entourant l'utilisation des ressources documentaires. Pour aider et guider leurs usagers dans le dédale de plus en plus complexe des droits d'auteur, des droits de citation, de la propriété intellectuelle, des droits des marques, des droits à l'image des personnes, beaucoup de bibliothèques universitaires ont mis sur leurs sites des pages traitant des usages et des principes éditoriaux, des problématiques et des enjeux entourant l'utilisation et l'exploitation des contenus. Dans cette mouvance, le Groupe des universités canadiennes (Canadian University Intellectual Property Group) composé des représentants des universités de l'Alberta, de la Colombie britanniques, de Laval, de McGill, de McMaster, de Montréal, de Queen's, de Toronto, de Waterloo et de Western Ontario a préparé pour l'usage des communautés universitaires du pays le guide sur la propriété intellectuelle , dont la version anglaise, intitulée guide to protecting Intellectual Property est publiée sur le site des bibliothèques de l'Université de Toronto. Ce guide couvre les aspects touchant les droits d'auteur et de propriété intellectuelle sur les brevets, sur les publications, sur les savoir-faire ou pratiques (know-how), sur les utilisations d'outils informatiques , sur les modes et les processus de commercialisation des recherches.
Sur le site de Washington University, une rubrique intitulée Scholarly Communications traite des changements dans le paysage de la communication savante et son impact sur l'enseignement, l'apprentissage et la formation et des incidences financières sur le budget de l'Université.
À noter aussi l'initiative de nos collègues bibliothécaires de l'Université Concordia, Olivier Charbonneau et Alex Guindon qui ont récemment publié un Guide sur le droit d'auteur (Copyright Guide) , fort complet et très bien documenté, à l'instar de University of Houston qui a déposé sur le sien un Copyright Guide.
Et bien sûr, ne manquez pas sur le site de notre institution: «Le droit d'auteur, ça compte: questions et réponses à l'intention du personnel enseignant (version PDF)»
Par My Loan Duong, MLS, BBSI
vendredi 14 décembre 2007
« Les pensées des hommes sont devenues un objet important du commerce »
Voltaire, cité par Emmanuel Pierrat dans La guerre des copyrights ne croyait peut-être pas si bien dire quand il affirmait en 1733: «les pensées des hommes sont devenues un objet important du commerce». De nos jours, avec la globalisation des marchés, la revendication des droits immatériels a pris une ampleur planétaire et le monde s’est transformé en un champ de bataille où s’affrontent «les droits de l’usager ou du consommateur et les droits des créateurs». Au nom de principes différents, les conflits ont atteint une virulence et une fréquence telles qu'elles conduisent à des affrontements entre, non seulement les personnes et les collectivités, mais entre les sociétés et les pays, ceux du Nord qui revendiquent la propriété de la création et ceux du Sud qui réclament au nom de l'équité et la justice le droit à l'utilisation et à l'exploitation de ces créations. Pris entre ces deux légitimités, pas facile pour les juristes de prendre partie entre les «nouveaux propriétaires» de plus en plus nombreux et les contrefacteurs ou concurrents qui pullulent. Les copyrights, présents dans tous les secteurs de l'activité humaine touchent tous les aspects de la création et si leurs applications protègent les auteurs des créations des effets de la contrefaçon qui coûtent des centaines de milliers d'emplois chaque année dans le pays développés, ils privent par contre d'autres individus au droit légitime à l'accès à l'information et au savoir.
À qui appartient le trèfle à quatre feuilles?
Van Cleef & Arpels , les célèbres joailliers parisiens poursuivent la designer Heidi Klum pour avoir reproduit un médaillon sur le modèle de « leur trèfle à quatre feuilles» . Ce à quoi, Klum réplique que le motif de ce trèfle à quatre feuilles est déjà depuis plusieurs siècles sur le dôme de la cathédrale de Milan. Les fragrances sont désormais protégées par des droits d'auteur, indépendamment du contenu où elles sont entreposées , et si jamais Deutsche Telekom et la société de boissons Red Bull gagnent leur procès pour garder l'exclusivité des teintes de leurs logos, des couleurs déposées sur leurs annonces ne seront plus du domaine public. (Cyberpresse: «Et si les couleurs nous appartenaient: libérez le magenta» La Presse, 16 novembre 2007).
Pour les juristes, le droit à l'image pour l'auteur qui diffère d'un pays à l'autre est un vrai «trouble-fête». En France, en cette matière Emmanuel Pierrat parle de «vide juridique» tandis qu'en Californie, la loi reconnait aux héritiers un droit à l'image pendant une durée de cinquante ans à compter du décès. La propriété intellectuelle s'étend jusqu'aux concepts intellectuels et le savoir est privatisé. Dans le domaine de l'archivistique, à Montréal, en 1993, Solutions Documentaires Gestar, une compagnie privée qui offre des services de Gestion Intrégrée des Documents (GID) et de gestion de contenu (CMS) a fait enregistrer comme marques de commerce les expressions Subdivision uniforme®, Subdivision spécifique®, Subdivision nominative®, Documentik®, Classification universelle des documents administratifs®, Méthodologie CUDAD® et Codification numérique continue®. Depuis cette date, leur utilisation est interdite dans tout autre produit commercial.
Des revendications à l'accès «aux nouvelles semences, aux vaccins, aux traitements médicaux, aux publications savantes» par les pays du tiers monde, en passant par celle de la reconnaissance du droit à la «propriété des peuples aborigènes sur leur folklore», la course au copyright a atteint une dimension telle que Pierrat se demande si ce n'est pas le début de «la fin du domaine public», aidée déjà par «l'allongement par le législateur des durées de protection».
En Californie, la grève des scénaristes regroupés dans le syndicat des Writers Guild of America qui perdure depuis cet automne a pour source la revendication, au nom des droits de propriété intellectuelle des scénaristes, à une partie des redevances sur les revenus très lucratifs générés par la diffusion sur l'internet, sur les cellulaires et dans les autres médias , ainsi que sur les produits dérivés (DVD, etc...) des créations artistiques auxquelles ils ont participé. Ils sont rejoints dans cette «cause commune» par les ...réalisateurs québécois descendus dans la rue pour revendiquer au nom du même droit, une part du lucratif marché des produits dérivés ( «À qui appartient cet enfant?» de Nathalie Petrowsky dans La Presse , Cahier Arts et spectacles du 12 décembre 2007). Si les droits d'auteur des créateurs des tableaux vivants, si présents dans l'art contemporain sont reconnus, pourquoi pas les droits des réalisateurs?. On n'en finit plus comme vous pouvez le voir.
C’est bien connu, au royaume du copyright, le flou artistique est de rigueur. Et ce n'est pas demain que le débat sur le droit d'auteur se réglera. La situation se corse avec l'émergence de l'internet qui a «bon dos», selon Pierrat étant donné que le piratage a toujours existé. L'auteur voit dans ce phénomène l'émergence d'une nouvelle valeur car il est clair que cette course effrénée à la protection des droits immatériels s'exerce «au détriment d'une foule de principes essentiels».
Emmanuel Pierrat est avocat et spécialiste dans les domaines touchant aux droits d'auteur, aux droits de l'information et de la propriété intellectuelle . En tant que romancier, il connait les deux côtés de la médaille. Sur le même sujet, nous lui devons entre autres Le bonheur de vivre en enfer publié dans la rubrique Lus et notés pour vous du mois de décembre 2005.
À qui appartient le trèfle à quatre feuilles?
Van Cleef & Arpels , les célèbres joailliers parisiens poursuivent la designer Heidi Klum pour avoir reproduit un médaillon sur le modèle de « leur trèfle à quatre feuilles» . Ce à quoi, Klum réplique que le motif de ce trèfle à quatre feuilles est déjà depuis plusieurs siècles sur le dôme de la cathédrale de Milan. Les fragrances sont désormais protégées par des droits d'auteur, indépendamment du contenu où elles sont entreposées , et si jamais Deutsche Telekom et la société de boissons Red Bull gagnent leur procès pour garder l'exclusivité des teintes de leurs logos, des couleurs déposées sur leurs annonces ne seront plus du domaine public. (Cyberpresse: «Et si les couleurs nous appartenaient: libérez le magenta» La Presse, 16 novembre 2007).
Pour les juristes, le droit à l'image pour l'auteur qui diffère d'un pays à l'autre est un vrai «trouble-fête». En France, en cette matière Emmanuel Pierrat parle de «vide juridique» tandis qu'en Californie, la loi reconnait aux héritiers un droit à l'image pendant une durée de cinquante ans à compter du décès. La propriété intellectuelle s'étend jusqu'aux concepts intellectuels et le savoir est privatisé. Dans le domaine de l'archivistique, à Montréal, en 1993, Solutions Documentaires Gestar, une compagnie privée qui offre des services de Gestion Intrégrée des Documents (GID) et de gestion de contenu (CMS) a fait enregistrer comme marques de commerce les expressions Subdivision uniforme®, Subdivision spécifique®, Subdivision nominative®, Documentik®, Classification universelle des documents administratifs®, Méthodologie CUDAD® et Codification numérique continue®. Depuis cette date, leur utilisation est interdite dans tout autre produit commercial.
Des revendications à l'accès «aux nouvelles semences, aux vaccins, aux traitements médicaux, aux publications savantes» par les pays du tiers monde, en passant par celle de la reconnaissance du droit à la «propriété des peuples aborigènes sur leur folklore», la course au copyright a atteint une dimension telle que Pierrat se demande si ce n'est pas le début de «la fin du domaine public», aidée déjà par «l'allongement par le législateur des durées de protection».
En Californie, la grève des scénaristes regroupés dans le syndicat des Writers Guild of America qui perdure depuis cet automne a pour source la revendication, au nom des droits de propriété intellectuelle des scénaristes, à une partie des redevances sur les revenus très lucratifs générés par la diffusion sur l'internet, sur les cellulaires et dans les autres médias , ainsi que sur les produits dérivés (DVD, etc...) des créations artistiques auxquelles ils ont participé. Ils sont rejoints dans cette «cause commune» par les ...réalisateurs québécois descendus dans la rue pour revendiquer au nom du même droit, une part du lucratif marché des produits dérivés ( «À qui appartient cet enfant?» de Nathalie Petrowsky dans La Presse , Cahier Arts et spectacles du 12 décembre 2007). Si les droits d'auteur des créateurs des tableaux vivants, si présents dans l'art contemporain sont reconnus, pourquoi pas les droits des réalisateurs?. On n'en finit plus comme vous pouvez le voir.
C’est bien connu, au royaume du copyright, le flou artistique est de rigueur. Et ce n'est pas demain que le débat sur le droit d'auteur se réglera. La situation se corse avec l'émergence de l'internet qui a «bon dos», selon Pierrat étant donné que le piratage a toujours existé. L'auteur voit dans ce phénomène l'émergence d'une nouvelle valeur car il est clair que cette course effrénée à la protection des droits immatériels s'exerce «au détriment d'une foule de principes essentiels».
Emmanuel Pierrat est avocat et spécialiste dans les domaines touchant aux droits d'auteur, aux droits de l'information et de la propriété intellectuelle . En tant que romancier, il connait les deux côtés de la médaille. Sur le même sujet, nous lui devons entre autres Le bonheur de vivre en enfer publié dans la rubrique Lus et notés pour vous du mois de décembre 2005.
mardi 4 décembre 2007
Libre mais privé de liberté ...d'expression
«Une nouvelle morale juridique française en matière d'écriture». Tels sont les propos d'Emmanuel Pierrat (Livres Hebdo, 26 octobre 2007)commentant la loi du 9 mars 2004 qui interdit, en France, la publication d'un livre, non pas en raison de ce qu'il contient, mais «en raison de celui qui l'écrit». Remis en liberté au début de cette année après avoir purgé une peine de prison de quatre ans, soit la moitié de la peine imposée pour avoir frappé mortellement sa compagne Marie Trintignant au cours d'une dispute, à Vilnius en Lituanie en juillet 2003, Bertrand Cantat, le leader du groupe Noir Désir se voit dorénavant interdire de «diffuser tout ouvrage ou oeuvre audiovisuelle dont il serait l'auteur ou le coauteur qui porterait sur l'infraction commise et d'intervenir publiquement en rapport avec cette infraction».
La loi Perben II qui limite la liberté d'expression, sacro-sainte dans le paysage juridique de l'hexagone et en vigueur depuis la fin de l'Ancien Régime, se veut une disposition s'incrivant dans la ligne droite du principe moral qui vise à ménager des victimes et de leurs familles. L'auteur du crime ne pourra plus bénéficier du droit à la liberté d'expression pour «clamer son innocence, dénoncer les conditions de détention, expliquer son geste ...voire même s'excuser». Cette loi qui prive l'individu du droit de publier est considérée par certains comme un recul en matière de liberté d'expression.
Aux États-unis, pour ménager les familles des victimes, indignées de voir certains criminels s'enrichir des fruits de leur méfaits, seuls les droits d'auteur sont confisqués mais non le droit de s'exprimer. Les redevances de ces droits confisqués peuvent être aussi versées en compensations aux familles des victimes.
Bref, en droits d'auteur, dorénavant le crime devra moins payer.
La loi Perben II qui limite la liberté d'expression, sacro-sainte dans le paysage juridique de l'hexagone et en vigueur depuis la fin de l'Ancien Régime, se veut une disposition s'incrivant dans la ligne droite du principe moral qui vise à ménager des victimes et de leurs familles. L'auteur du crime ne pourra plus bénéficier du droit à la liberté d'expression pour «clamer son innocence, dénoncer les conditions de détention, expliquer son geste ...voire même s'excuser». Cette loi qui prive l'individu du droit de publier est considérée par certains comme un recul en matière de liberté d'expression.
Aux États-unis, pour ménager les familles des victimes, indignées de voir certains criminels s'enrichir des fruits de leur méfaits, seuls les droits d'auteur sont confisqués mais non le droit de s'exprimer. Les redevances de ces droits confisqués peuvent être aussi versées en compensations aux familles des victimes.
Bref, en droits d'auteur, dorénavant le crime devra moins payer.
15 milliards pour Facebook?
Les jeunes de trente-cinq ans et moins connaissent tous Facebook. Ce nouveau moyen de communication, créé par des diplômés de Harvard a été très vite adopté par les étudiants des universités nord-américaines. Aux HEC à Montréal, 75 % des étudiants y sont abonnés et y passent au moins une heure par jour en moyenne pour se tenir au courant de la vie universitaire, pour relater leurs expériences universitaires ou personnelles, pour parler de leurs intérêts et de leurs projets. À la différence de MySpace dont la clientèle est plus jeune, cette liste d'envoi a la particularité de regrouper des jeunes adultes, diplômés d'universités ou en voie de l'être avec un potentiel de revenus intéressants donc bons consommateurs en perspective. En plus d'être une mine d'or pour les employeurs, à qui elle fait sauver énormément de temps car ils peuvent y trouver le profil de leur choix, avec couleurs des cheveux et des yeux en sus, cette liste qui permet d'échanger les photos et la musique et de développer des multiples applications est une ressource fort convoitée par les entreprises en raison de son marché segmenté. C'est aussi l'endroit virtuel à la mode pour renouer ou se faire des contacts ou pour établir son réseau social.
Mais cette mine d'or vaut-elle vraiment 15 milliards?
Selon Pascal François, professeur agrégé en finance aux HEC, dans une entrevue avec Bruno Asseo (Journal officiel des étudiants et des étudiantes de HEC Montréal du 29 novembre 2007, vol.51, n.5, p.3) ce chiffre est une extrapolation «dangereuse», car on est arrivé à ce chiffre «en calculant ce montant à partir des 246 millions de dollars qui représentent les 1,6% des parts de Facebook achetées par Microsoft». Or, il faut noter qu'on a affaire à une entreprise privée et «la théorie financière est moins bien armée pour évaluer ce genre d'entreprise, à cause du peu d'informations disponibles». En fait, Facebook affiche un revenu de 100 millions de dollars en 2006 et on estime que ses revenus seront de 200 millions en 2007 . On est donc loin du chiffre de 15 milliards. Pascal François, pense «qu'un multiple de 10» serait plus raisonnable, car «en faisant confiance aux 200 millions de chiffres d'affaires, on arrive à 2 milliards et non 15 milliards».
Néanmoins, même si elle est surévaluée, l'entreprise a un potentiel de croissance énorme et d'autre part les 15 milliards constituent un montant virtuel. Tant qu'il n'y aura pas d'introduction boursière, l'évaluation de 15 milliards restera de l'ordre du «wishful thinking» et cette surenchère ne risque pas d'avoir de graves conséquences.
Dernière nouvelle: le site Facebook sera bientôt annexé au moteur de recherche du géant Google. Ce qui augmentera considérablement sa visibilité et son potentiel de développement des applications subséquentes. Mais toute médaille a son revers et jeunes internautes, attention! Big Brother n'st pas loin et évitez d'y poster les photos de votre dernière soirée bien arrosée de célibataire.
Autre nouvelle encore: Dans le cahier Affaires de la Presse du 5 décembre 2007, nous apprennons que deux entreprises montréalaises bOK et Babytel se préparent à apporter la téléphonie sur Face Book. bOK développe une application qui permet de faire des appels gratuits sur téléphone cellulaire en cliquant sur le nom de la personne qu'on veut rejoindre. Le serveur bOk se charge de faire l'appel. Le logiciel est crée par un étudiant de McGill de 19 ans , Amin Mirzaee.
par My Loan Duong, MLS, BBSI
Mais cette mine d'or vaut-elle vraiment 15 milliards?
Selon Pascal François, professeur agrégé en finance aux HEC, dans une entrevue avec Bruno Asseo (Journal officiel des étudiants et des étudiantes de HEC Montréal du 29 novembre 2007, vol.51, n.5, p.3) ce chiffre est une extrapolation «dangereuse», car on est arrivé à ce chiffre «en calculant ce montant à partir des 246 millions de dollars qui représentent les 1,6% des parts de Facebook achetées par Microsoft». Or, il faut noter qu'on a affaire à une entreprise privée et «la théorie financière est moins bien armée pour évaluer ce genre d'entreprise, à cause du peu d'informations disponibles». En fait, Facebook affiche un revenu de 100 millions de dollars en 2006 et on estime que ses revenus seront de 200 millions en 2007 . On est donc loin du chiffre de 15 milliards. Pascal François, pense «qu'un multiple de 10» serait plus raisonnable, car «en faisant confiance aux 200 millions de chiffres d'affaires, on arrive à 2 milliards et non 15 milliards».
Néanmoins, même si elle est surévaluée, l'entreprise a un potentiel de croissance énorme et d'autre part les 15 milliards constituent un montant virtuel. Tant qu'il n'y aura pas d'introduction boursière, l'évaluation de 15 milliards restera de l'ordre du «wishful thinking» et cette surenchère ne risque pas d'avoir de graves conséquences.
Dernière nouvelle: le site Facebook sera bientôt annexé au moteur de recherche du géant Google. Ce qui augmentera considérablement sa visibilité et son potentiel de développement des applications subséquentes. Mais toute médaille a son revers et jeunes internautes, attention! Big Brother n'st pas loin et évitez d'y poster les photos de votre dernière soirée bien arrosée de célibataire.
Autre nouvelle encore: Dans le cahier Affaires de la Presse du 5 décembre 2007, nous apprennons que deux entreprises montréalaises bOK et Babytel se préparent à apporter la téléphonie sur Face Book. bOK développe une application qui permet de faire des appels gratuits sur téléphone cellulaire en cliquant sur le nom de la personne qu'on veut rejoindre. Le serveur bOk se charge de faire l'appel. Le logiciel est crée par un étudiant de McGill de 19 ans , Amin Mirzaee.
par My Loan Duong, MLS, BBSI
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